Avec des chiffres alarmants et un taux de chômage inquiétant, la délégation d'El Guettar cherche refuge et la manne lui a été offerte par le projet de réalisation d'une cimenterie ; le deuxième projet après la révolution dans le gouvernorat de Gafsa après l'usine de fabrication d'équipements sanitaires implantée à Métlaoui et qui est déjà entrée en phase de production. Avec un investissement tuniso-libyen, représenté par un investisseur tunisien et un consortium d'investissement libyen, le projet, dont le site a été choisi à 15 km du centre urbain de la délégation, sera doté d'une capacité de production annuelle de 200 mille tonnes et d'une capacité d'emploi en deux temps. En première étape, la mise en place de l'usine mobilisera pour une durée de trois mois 1.000 personnes (ouvriers et employés). La phase de production requiert le recrutement de 300 employés répartis entre ingénieurs et main-d'œuvre, et cela pour une période de 3 ans avec une éventuelle augmentation des ressources humaines. Cette usine va générer la création de 1.000 postes d'emploi indirects. Avec une technologie de pointe et une consommation rationnelle de l'énergie et avec le souci de préserver l'environnement, la réalisation du projet sera assurée par des compétences tunisiennes qui mettront en exploitation les résidus et déchets des roches minières. L'incidence positive de cette réalisation sur le climat social n'est pas à démontrer pour une région des plus déshéritées et en effervescence à cause du fléau du chômage et qui a été la moins lotie dans le recrutement dans la société d'environnement et de jardinage. Un vieux litige Un feed-back dans le passé laisse dégager d'énormes difficultés sur lesquelles a buté ce projet qui était programmé même avant la révolution. En effet, il faut remonter dans le temps et plus exactement au 15 juin 2009, lorsque ledit projet avait bénéficié de l'aval des autorités compétentes (ministère de l'Environnement et ministère de l'Industrie et de la Technologie), mais contre toute attente, l'investisseur espagnol, qui a entamé les travaux primaires pour la mise en place des différentes installations, s'est vu retirer la licence pour des raisons qui n'ont pas été élucidées. Dépité, Antonio Pedro Lopez n'arrivait pas à argumenter le silence des responsables de l'époque qui, selon ses dires, n'ont pas respecté l'accord paraphé entre les différents intervenants, même si des aléas à l'échelle régionale sont apparus avec le refus des autorités de Gafsa d'aménager une voie d'accès au site de l'usine. Une énigme que l'investisseur espagnol n'a pu résoudre et qu'il a enterrée dans ses valises en rentrant chez lui. Le projet n'a pas pour autant été délaissé et les demandeurs d'emploi dans la région ont repris espoir. Une visite effectuée par l'homme d'affaires tunisien et un représentant du consortium libyen dans la région d'El Guettar, au mois de février dernier, a constitué les premiers signes annonciateurs de la réalisation du projet, et la date du démarrage des travaux d'aménagement du site a été fixée au 7 mars dernier. Entretemps, toutes les formalités administratives pour finaliser les accords exigés pour les circonstances ont été engagées selon les déclarations de l'investisseur. Ces signes réjouissants ont permis d'ambitionner la réalisation de ce projet, mais force est de reconnaître que certaines appréhensions risquent d'emporter ce rêve avec un doute qui commence à s'installer parmi les habitants de ces contrées. Msaddak Ouannès, porte-parole du comité local pour le suivi de la réalisation du projet, a fait savoir à La Presse qu'une réunion tenue avec le ministre de l'Industrie, en présence des deux investisseurs, a débattu des causes inhérentes au retard accusé dans le démarrage des travaux pour citer un litige juridique qui oppose l'actuel investisseur à ses anciens associés espagnols et portugais. Une affaire à suivre mais le facteur temps est déterminant pour apporter une réponse au «pourquoi» que se posent les demandeurs d'emplois à El Guettar, une ville qui vient tout juste de panser ses blessures suite aux incidents survenus après la proclamation des résultats de la société d'environnement et de jardinage.