La vie reprend son rythme habituel à Ben Guerdane Le poste-frontière de Ras Jedir a repris, hier après-midi, ses activités, sur décision de la partie libyenne, assurant ainsi le retour du trafic de voyageurs et des échanges commerciaux dans les deux sens. D'après des voyageurs, cette reprise du trafic a été marquée par d'importantes facilités, du côté libyen, et des efforts des deux parties tunisienne et libyenne, pour que cette reprise soit définitive et garantisse la sécurité des voyageurs des deux pays. De nouvelles mesures ont été mises en œuvre, après avoir fait l'objet d'un accord entre Libyens et Tunisiens, notamment l'obligation de la visite technique et l'assurance pour les voitures tunisiennes. Mesures confirmées par des commerçants tunisiens de retour de Libye, tôt le matin, par le point de passage frontalier Dehiba/Ouazen. Selon un membre du mouvement associatif de la région, Abdesselam Larayedh, de grands efforts ont été déployés pour garantir l'entrée des Libyens en Tunisie, par Ben Guerdane, grâce à la mobilisation des composantes de la société civile et les efforts du gouverneur de la région, Mongi Chaouat. L'annonce de la réouverture du point de passage de Ras Jédir a été le fruit d'efforts intenses de la partie tunisienne et libyenne et des contact du président provisoire de la République Moncef Marzouki, avec le président du congrès national général libyen, ainsi que du ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, avec son homologue libyen qui va effectuer, aujourd'hui, mardi, une visite en Tunisie, accompagné d'une délégation sécuritaire. Une source responsable libyenne a indiqué à la correspondante de l'agence TAP à Médenine que cette visite permettra d'examiner les moyens de garantir la durabilité de l'ouverture du poste-frontière de Ras Jedir. Le point de passage reprend ses activités après une suspension de plus d'un mois, sur décision libyenne. Une vague de protestations populaires a régné dans la ville de Ben Guerdane, avec un sit-in, une grève générale et l'incendie du siège de l'Union locale du travail, du fait que la dynamique économique de cette zone est liée, principalement, au fonctionnement du poste-frontière de Ras Jédir. Pourparlers A la suite de la réouverture, hier après-midi, du terminal frontalier de Ras Jedir, la présidence de la République a invité les citoyens à réserver un accueil cordial à leurs frères libyens en visite en Tunisie. Des pourparlers entre les autorités tunisiennes et libyennes ont abouti à la décision de réouverture du terminal, indique hier la Présidence dans un communiqué, précisant que le ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou et son homologue libyen Salah Mazek doivent se retrouver, aujourd'hui, mardi, pour régler les points encore en suspens et prendre les dispositions à même de maintenir le terminal constamment ouvert. Le ministère de l'Intérieur avait fait état, hier en fin de matinée, de l'engagement de la partie libyenne de rouvrir le terminal frontalier à 14h00, au terme de contacts denses entre les deux ministres de l'Intérieur. Des arrangements seront arrêtés d'un commun accord à la suite de la rencontre, prévue aujourd'hui à Tunis, entre les deux ministres de l'Intérieur et les délégations sécuritaires les accompagnant, ajoute-t-on de même source. Reprendre le travail La vie a repris, hier, son rythme habituel à Ben Guerdane (gouvernorat de Médenine), paralysée par une grève générale de trois jours, suite à l'appel de l'Union locale du travail, en raison de l'absence de sécurité et des conditions favorables de travail. ‘'Après avoir examiné la situation à Ben Guerdane, les structures syndicales, réunies dimanche à Médenine, ont décidé de reprendre le travail dans les établissements publics pour l'intérêt général'', a indiqué, au correspondant de l'Agence TAP, le secrétaire général de l'Union locale du travail, Mohsen Lachiheb. Il a expliqué que cette décision n'est pas pour autant synonyme de regain de sécurité qui n'est pas encore perceptible, mais elle vise à rétablir le cours normal de la vie dans la ville. Il a ajouté qu'en cas de dérapage sécuritaire, un appel sera lancé pour l'arrêt du travail. Dans un communiqué rendu public, dimanche, les structures syndicales et civiles ont exprimé leur soutien au mouvement populaire pacifique à Ben Guerdane, appelant le gouvernement à accorder plus d'attention à la question de développement et à accélérer les projets programmés dans la région, ainsi que l'ouverture du passage frontalier de Ras Jdir tout en assurant la sécurité des passagers tunisiens et libyens.