Fiers de l'acceptation officielle de la candidature de leur organisation au prix Nobel de la paix, les syndicalistes appellent à la mobilisation de tous afin que la Tunisie soit sacrée le 10 octobre prochain «L'essentiel du travail commence maintenant. Il est impératif que les associations et les organisations de la société civile ainsi que les partis politiques se mobilisent dès à présent afin que l'Ugtt remporte le prix Nobel de la paix pour l'année 2014. Gagner ce prix va au-delà de la centrale syndicale ouvrière pour constituer le sacre de la Tunisie tout entière. Et les incidences positives que notre pays va récolter au cas où l'Ugtt serait sacrée ne sont pas à démontrer». Anouar Ben Gaddour, secrétaire général adjoint de l'Ugtt, chargé du département études et documentation, ne cache pas la fierté des syndicalistes de voir le comité Nobel norvégien accepter officiellement la candidature de leur organisation au prix Nobel de la paix qui sera décerné le 10 octobre 2014. «C'est une première dans l'histoire de notre pays et de notre région. La candidature de notre organisation présentée par quatre présidents d'universités élus connus pour leur intégrité, leur compétence et surtout pour leur objectivité et rigueur académique est un signal fort dénotant la place qu'occupe l'Ugtt sur la scène nationale, son poids et sa crédibilité», ajoute-t-il. Et au-delà du rôle majeur que l'Ugtt a assumé en vue de sauver la Tunisie du chaos en lançant son initiative relative au Dialogue national parvenu au consensus ayant favorisé la formation du gouvernement Mehdi Jomâa, «la candidature de notre organisation au prix Nobel de la paix nous investit d'une nouvelle mission, celle de tout faire pour que notre pays sorte indemne de la crise économique et sociale qu'il traverse à l'heure actuelle. Les syndicalistes ont démontré, à travers la longue histoire de leur organisation, qu'ils placent toujours l'intérêt supérieur de la Tunisie au-dessus de toute autre considération», souligne encore notre interlocuteur. Les partis politiques en reste A la question de savoir comment les partis politiques ont réagi à l'événement, Anouar Ben Gaddour précise : «Malheureusement, nous n'avons été contactés jusqu'ici par aucun parti politique dont les dirigeants semblent avoir d'autres préoccupations ou donnent l'impression de minimiser l'importance de l'événement. A l'opposé, plusieurs syndicats internationaux à l'instar de la Cfdt (France), la DGB (Allemagne) et la Confédération syndicale internationale (CSI) nous ont contactés pour féliciter l'Ugtt et lui exprimer leur soutien». Pour autant, l'absence de réaction de la part de la classe politique ne décourage pas les syndicalistes «qui restent plus que jamais mobilisés à faire réussir la troisième étape de la transition démocratique en assumant leur part de responsabilité dans les sacrifices que les Tunisiens se doivent de consentir équitablement (hommes d'affaires, structures étatiques, salariés, etc.) en vue de la relance de notre économique nationale». Il est à indiquer que le bureau exécutif de l'Ugtt rencontrera, dans les jours à venir, les présidents des universités de Tunis, Carthage, La Manouba et Jendouba en vue de leur exprimer la reconnaissance des syndicalistes pour leur initiative. Le Comité Nobel accepte la candidature «Le Comité Nobel norvégien a accepté officiellement la candidature de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) au Prix Nobel de la Paix 2014», a indiqué, hier à la TAP, Lassâad Asmi, président de l'Université de Carthage. «L'Ugtt fera partie des 278 candidats dont 47 organisations pour le prix Nobel de la paix 2014», a indiqué le Comité Nobel norvégien dans un e-mail adressé aux présidents des universités tunisiennes (Tunis, Carthage, La Manouba et Jendouba) qui ont proposé la candidature de l'Ugtt à ce prix international. Asmi a ajouté que l'annonce des résultats du prix Nobel de la paix aura lieu le 10 octobre 2014, appelant à soutenir la candidature de l'Ugtt. Il a indiqué que l'acceptation de cette candidature est un signe positif et une reconnaissance du rôle majeur joué par l'organisation syndicale au cours de la période de transition, s'agissant, notamment, du consensus qu'elle a pu réaliser entre les différentes forces politiques dans le pays. Par ailleurs, le Comité Nobel norvégien a indiqué, sur sa page officielle sur Internet, que l'année 2014 a enregistré le plus grand nombre de candidatures pour le prix Nobel de la paix.