Des boulangeries illégales poussent comme des champignons. Elles sont une soixantaine à offrir des produits douteux que, pourtant, l'on s'arrache comme des petits pains. Une lutte efficace s'impose. Comme les constructions, les commerces, les installations anarchiques, l'on a appris qu'il existait également des ... boulangeries anarchiques. Il s'agit de lieux, parfois de bouges où, sans égard aux règles les plus élémentaires de l'hygiène et dans des conditions sanitaires douteuses, l'on fabrique du pain destiné à des gens peu regardants et à des prix relativement prohibitifs. Dans la région de Bizerte, on a dénombré une bonne soixantaine de ces lieux exerçant dans l'illégalité, voire dans la clandestinité, dans des conditions d'hygiène déplorables. Ces officines qui portent le nom pompeux et usurpé de boulangerie font ombrage aux 150 boulangeries qui opèrent dans la légalité. Moyennant un financement modique, des « promoteurs » dénichent des locaux repoussants, y installent un four électrique d'occasion, un présentoir sous forme d'un étal où sont déversées les fournées de tabouna et autres galettes, à l'arôme, certes, alléchant et que l'on s'arrache comme ... des petits pains. Et, cerise sur le gâteau, ces boulangeries ont élargi leurs activités à la pâtisserie. Les boulangers et boulangers-pâtissiers légaux s'en sont plaints. Ils ont alerté les autorités régionales et leur corporation. Face à la multiplication de ces commerces qui, aujourd'hui, se rencontrent dans les endroits les plus insoupçonnés, on a enfin décidé de se rencontrer pour en discuter et pour examiner la situation du secteur. A l'issue des débats, il a été décidé de rappeler les boulangers et pâtissiers au respect du cahier des charges et de se limiter aux seules activités auxquelles leur permis d'exploitation les autorise. Décision a été prise également pour que le syndicat entreprenne des «opérations de sensibilisation et de conscientisation» auprès des professionnels du secteur avant de passer aux mesures de répression. La chasse est engagée Concernant les boulangeries anarchiques, on a décidé de leur faire une chasse sans pitié et de décréter leur fermeture. Les instances de la santé publique ont été pour leur part incitées à multiplier les opérations de contrôle sanitaire et à sévir en cas d'entorses portées aux règles d'hygiène, alors que les services de contrôle économique ont été appelés à remplir leur mission avec la rigueur souhaitée. Il n'est pas admissible que l'on continue à narguer la loi et à utiliser ce produit vital pour réaliser des bénéfices illégaux sur le dos du citoyen, s'est-on accordé à dire. La place est, bien sûr, aux actes.