Dimanche dernier, les instrumentistes Lotfi Soua et Rami Ben Hammouda ont enflammé la salle du Théâtre municipal de Sousse lors d'une soirée dédiée aux percussions. La soirée, qui se composait de deux parties, était une véritable rencontre entre le folklore tunisien et la musique à la fois hindoue et latino, dans un brassage de couleurs musicales du monde. Lotfi Soua, qui a assuré la première partie du concert, était entouré des membres de sa troupe. Tous ensemble, ils ont commencé par un morceau du folklore national, entraînant l'assistance dans un univers frénétique, avec leurs notes de musique légères et rapides, redondantes et ponctuées. Les artistes, avec leur style décontracté, ont communiqué au public présent leur bonne humeur et une énergie contagieuse. Résultat : le public s'est mis à danser dès les premières notes. L'artiste Lotfi Soua s'assied ensuite par terre. Ses doigts tapaient avec agilité et rapidité sur des tambourins placés sur le sol. Il a proposé à l'auditoire un long morceau du folklore iranien. Le «tar» à la main, en solo, il a enchaîné avec un morceau liturgique du patrimoine tunisien. Ce jeune, qui a joué aux côtés de plusieurs artistes tunisiens de renommée, a allié dans son show plusieurs tendances musicales mondiales, invitant le public à voyager avec lui dans son périple musical. L'ambiance devient encore plus frénétique avec la prestation du deuxième invité du festival, à savoir Rami Ben Hammouda. Créateur de l'ensemble musical «The pulse of life» (Pulsation de la vie), cet artiste, accompagné de huit musiciens, a choisi d'entamer sa prestation avec un morceau du folklore tunisien. Les membres de la troupe, habillés à la mode traditionnelle, ont offert des morceaux liturgiques rythmés. L'ensemble a ensuite entamé un voyage musical d'une civilisation à une autre, de la Tunisie au Brésil, avec ses rythmes latinos, sa samba et sa rumba, sa musique afro-cubaine. Le jeune public n'a pas manqué de se déhancher sur ces rythmes, au son des castagnettes et des autres instruments, comme les tambours et la darbouka, et ce, durant tout le spectacle. Le festival «Les nuits des solistes», qui se poursuit jusqu'au 19 du mois courant, proposera d'autres spectacles qui seront assurés par des artistes venus des quatre coins du monde. Aujourd'hui, c'est le pianiste bulgare Tador Petrov et Henry Runey des Etats-Unis qui vont assurer une soirée consacrée à la musique classique. La soirée Iran–Azerbaïdjan est prévue pour demain : le contrebassiste français Renaud Garcia-Fons présentera un concert intitulé «Musiques du monde» le 18 avril. Quant à la soirée de clôture, elle sera tunisienne dans la première partie et libanaise dans la seconde, avec les artistes Naoufel Manaa à la flûte et Charbel Rouhana au luth.