Des informations concernant l'intensification des opérations terroristes dans le Centre-Ouest sont derrière les renforts déployés. L'objectif est d'abord d'étouffer tout soutien destiné aux groupes terroristes qui y sont encore et de les éradiquer ensuite L'infiltration de nouveaux groupes terroristes ou de ceux déjà existant au mont Chaâmbi dans les reliefs limitrophes est la principale cause de la désignation de six monts dans la région de Kasserine zones d'opérations militaires, a annoncé le porte-parole du ministère de la Défense, Taoufik Rahmouni. En effet, outre le mont Chaâmbi, déclaré auparavant zone militaire fermée, les monts Sammama, Salloum, Meghila, Khechem El Kalb, Doulab et Abdeladhim, qui entourent la ville des quatre côtés, ont été déclarés, par arrêté présidentiel daté du 11 avril, zones d'opérations militaires. «Suite à l'intensification des opérations terroristes enregistrées dernièrement dans cette zone, et pour stopper la propagation du danger terroriste dans les régions avoisinant le mont Chaâmbi, il a été décidé de les encercler. L'infiltration de nouveaux groupes terroristes ou le déplacement de ceux du Chaâmbi dans les autres monts est une tentative pour disperser les efforts de l'armée nationale. Cette décision n'a aucune relation avec ce qui se passe en Algérie avec laquelle nous échangeons les informations relatives aux mouvements des groupes terroristes», a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense. D'autre part, il a nié les informations relatées sur la visite d'un haut responsable de la Défense américaine, précisant que les forces de l'armée tunisienne s'entraînent depuis des années sur ce genre d'opération non traditionnelle en matière de lutte contre le terrorisme. Evolution dans les opérations terroristes Le porte-parole du ministère de la Défense a confirmé l'intensification des opérations terroristes transfrontalières et l'explosion de trois mines artisanales, dernièrement au pied du mont Chaâmbi, n'en n'est qu'une preuve. «Les renforts déployés récemment pour assurer un encerclement de la zone sont une étape préparatoire pour que nous soyons prêts à intervenir à tout moment. La désignation des monts avoisinant Chaâmbi zones d'opérations militaires est une procédure proactive. C'est un ensemble dont la superficie est de 200 km2 avec un nombre d'habitants très réduit. Toute personne voulant y entrer devra être munie d'une autorisation préalable des autorités militaires, et cela se fait à travers certains points et pistes bien déterminés. La décision est entrée en vigueur depuis la publication de l'arrêté républicain et elle le restera jusqu'à la fin des opérations», a-t-il précisé. Concernant les mines artisanales qui ont explosé dernièrement au mont Chaâmbi, Taoufik Rahmouni a expliqué qu'elles ont été implantées d'une manière différente et dans des régions sensibles. «La méthode artisanale avec laquelle elles étaient fabriquées dénote une évolution par rapport aux précédentes. Les auteurs de ces opérations auraient été entraînés en Libye ou en Syrie», a-t-il ajouté. Un rythme croissant des opérations Selon Rahmouni, les forces armées sont prêtes, outre les opérations de contrôle et de fouilles ordinaires, à intervenir pour attaquer des cibles ou effectuer des assauts n'importe où et n'importe quand dans les zones susmentionnées. Le porte-parole du ministère de la Défense a précisé que tous ces efforts visent la protection des individus qui ont le droit de se déplacer et de vivre dans ces régions, mais tendent notamment à lutter contre l'exploitation du territoire tunisien par des organisations terroristes et des réseaux transfontaliers du crime organisé. Les opérations de l'armée pour la sécurisation des frontières, précise-t-il, vont être renforcées à un rythme croissant en optant pour l'installation de plusieurs unités territoriales, le lancement de patrouilles terrestres et avec des opérations aériennes dont la fréquence dépendra des objectifs ciblés, et ce, en coordination avec le ministère de l'Intérieur. Eradiquer les groupes terroristes qui exploitent les reliefs en tant que base de leurs opérations reste l'ultime objectif de l'armée nationale, déployée il y a plus d'un an déjà dans ces reliefs difficiles à emprunter et à contrôler