«Les séances du Dialogue national ont repris hier. Priorités : la loi électorale, l'Isie, l'organisation des élections et l'application de la feuille de route», déclare Mohamed Fadhel Mahfoudh, porte-parole, à La Presse Le Dialogue national a repris, hier, dans un souci de faire prévaloir l'esprit pratique sur la rhétorique. Déjà, les prochaines réunions se tiendront entre lundi et mercredi en prônant, selon les parrains du dialogue (l'Ugtt, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, l'Utica et l'Ordre national des avocats), l'efficacité afin de respecter le processus enclenché dans cette dernière phase transitoire, dont notamment «l'engagement constitutionnel, autrement dit le respect de la date des élections, en vue d'ancrer les institutions durables dans les plus brefs délais», a déclaré à La Presse le bâtonnier Mohamed Fadhel Mahfoudh, porte-parole du Dialogue national. Lequel a salué la reprise des rencontres et réunions afin de discuter et d'accélérer la réalisation des principaux points de la feuille de route. Aussi, dans la séance d'hier, plusieurs points ont-ils été soulevés, affirme le président de l'Ordre des avocats : «D'abord, la nécessité d'adopter la loi électorale dans les plus brefs délais, la relance de la commission de coordination et de liaison entre l'ANC et le Dialogue national. Cette commission aura pour tâche d'inventorier les points de divergence concernant la loi électorale afin de désamorcer les blocages et d'arriver à un consensus sur les articles suscitant des dissensions à l'ANC. Ensuite, nous avons évoqué la nécessité de voir l'Isie (Instance supérieure indépendante des élections) se mette à l'œuvre à travers, notamment, la sensibilisation des citoyens grâce à une présence médiatique plus importante des représentants de l'Isie. Nous discuterons dans les prochaines réunions avec le président de l'Instance, Chafik Sarsar, des difficultés et de l'action que doit entreprendre l'Isie avant les élections concernant les circonscriptions électorales, vu le déséquilibre du nombre de bureaux de vote d'une région à une autre. Bref, les priorités à discuter et à concrétiser sont claires, il s'agit de la loi électorale de l'Isie et de l'organisation des élections pour lesquelles il faut assurer un climat électoral sain et serein, grâce notamment à la révision des nominations au sein de l'administration, outre la prise en compte des problèmes économiques qui jette de l'ombre sur cette dernière phase transitoire». Qu'en sera-t-il des autres points de la feuille de route, qui seront discutés au cours des prochaines séances du Dialogue national ? Abdessattar Moussa, président de la Ltdh, a déclaré à La Presse que «plusieurs points seront discutés et examinés, dont le processus gouvernemental, ainsi que le degré d'engagement du gouvernement dans l'application de la feuille de route. Soit l'avancement dans la révision des nominations au niveau de l'administration, la neutralité des mosquées, la dissolution des ligues de protection de la révolution (LPR)». Et d'ajouter : «Nous nous pencherons également sur le dossier des martyrs et des blessés de la révolution et sur les moyens juridiques en vue de résoudre ce problème. Car la création de chambres spécialisées dans les affaires des martyrs et des blessés de la révolution est contraire à la Constitution. D'autant que l'Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi pourrait annuler cette loi si elle était votée. Déjà une pétition circule au sein de l'ANC contre ce projet. La solution serait d'amender la loi relative au tribunal militaire, afin que les affaires des martyrs et blessés de la révolution soient transférées à la justice civile. Nous examinerons tous ces points et nous contribuerons à résoudre tous les problèmes qui pourraient bloquer le processus électoral, afin que les élections puissent avoir lieu conformément à la Constitution avant la fin de l'année 2014». A suivre donc !