Les agents du ministère des A.E. en sit-in de solidarité avec leurs collègues Gontassi et Becheikh Le ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi, a déclaré, hier matin, à une radio privée, que les ravisseurs du diplomate tunisien à Tripoli, Laroussi Gontassi, ont été identifiés. Ces derniers feraient partie d'un groupe terroriste libyen dont certains éléments furent incarcérés en Tunisie à la suite d'une attaque contre des forces de la sûreté, il y a trois ans. Les ravisseurs exigent que soient relâchés deux Libyens emprisonnés en Tunisie pour leur implication dans une attaque contre des forces de la sûreté, à Rouhia (gouvernorat de Siliana), en mai 2011, a indiqué le ministre soulignant qu'il s'agit du même groupe qui avait kidnappé un employé local de l'ambassade tunisienne à Tripoli, Mohamed Becheikh. Le ministre des Affaires étrangères a assuré que la Tunisie est déterminée à préserver la vie des diplomates et obtenir leur libération, précisant que la réduction de l'effectif de la mission diplomatique en Libye était à l'étude. L'agence TAP n'a pu obtenir aucune donnée du ministère des Affaires étrangères à ce sujet, plusieurs tentatives de joindre ses différents départements étant restées vaines, depuis hier matin. Appel au respect des conventions internationales D'autre part, le syndicat de base du personnel du ministère des Affaires étrangères a stigmatisé l'enlèvement du diplomate de l'ambassade de Tunisie à Tripoli Laroussi Gontassi et de l'employé local Mohamed Becheikh, enlevé depuis plus d'un mois dans la capitale libyenne. Le syndicat demande, hier, dans un communiqué au ministère de tutelle de «faire porter aux autorités du pays d'accréditation la responsabilité d'assurer la protection des diplomates et autres employés en poste en Libye, conformément aux conventions internationales». Il appelle, également, le personnel du ministère des Affaires étrangères, tous corps confondus, à être «soudé et solidaire pour pouvoir imposer l'application des accords conclus avec l'administration, notamment ceux en rapport avec l'amélioration des conditions de travail des missions diplomatiques et consulaires à l'étranger». Un sit-in de solidarité avec le diplomate et l'employé administratif local enlevés en Libye s'est tenu hier au ministère, a appris l'agence TAP auprès du secrétaire général du syndicat de base du MAE, Hamed Ben Brahim. Il est à rappeler que la cellule de crise en charge du suivi de la situation en Libye s'est réunie en urgence, jeudi, pour examiner le mode de traitement de l'incident de la disparition du diplomate tunisien à Triopli, Laroussi Gontassi, dans des circonstances obscures. Le département des Affaires étrangères appelle la communauté tunisienne en Libye à faire preuve de vigilance lors de leur déplacement, afin de préserver leur sécurité et d'éviter tout imprévu en ces circonstances exceptionnelles. Il invite, également, les citoyens tunisiens à reporter leur déplacement en Libye et à s'y rendre qu'en cas de nécessité absolue. Le ministère des Affaires étrangères appelle, aussi, les médias et les composantes de la société civile à prendre les informations inhérentes à cet incident avec prudence et à les recueillir de sources officielles, afin de garantir la sécurité du diplomate tunisien et de l'ensemble du corps diplomatique et consulaire accrédité en Libye. Présidée par le ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi, cette réunion s'est déroulée en présence du ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur chargé de la Sûreté et le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères. Sur un autre plan, les familles des deux Libyens incarcérés en Tunisie sont derrière le rapt du diplomate tunisien Laroussi Gontassi et de l'employé de l'ambassade de Tunisie en Libye Mohamed Ben Cheikh, a affirmé hier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mokhtar Chaouachi. Les deux Libyens sont Hafedh Dhabaa alias «Abou Ayoub» et Imed Liwaj Badr alias «Abou Jaâfar Al Lib» qui ont écopé 20 ans de prison en Tunisie, selon des sources concordantes. Ils ont été arrêtés en 2011 par la police tunisienne lors de l'attentat terroriste de Rouhia dans le gouvernorat de Siliana, pour meurtre prémédité, complot contre la sécurité de l'Etat, trafic d'armes... Le porte-parole du ministère a souligné la détermination à déployer tous les moyens pour la libération des deux otages. Il a rappelé dans ce sens que le ministre Mongi Hamdi a eu plusieurs contacts avec de hauts responsables libyens.