D'après les statistiques relatives à 2012, le taux de gravité des dépassements interdits s'élève à 30,33%. La campagne de sensibilisation sur la sécurité routière propre au mois d'avril 2014 met, entre autres, l'accent sur deux comportements à risque assez répandus auprès de la population conductrice, à savoir l'utilisation du téléphone portable au volant et le recours au dépassement pourtant interdit. Répondre à un appel téléphonique ou encore prendre son téléphone portable pour appeler un proche constituent deux réflexes anodins de l'homme moderne. Deux réflexes qui engendrent des conséquences souvent fâcheuses s'ils sont effectués durant la conduite. Utiliser le téléphone portable au volant amoindrit, en effet, la concentration du conducteur et l'empêche de maîtriser son véhicule comme il se doit. Les experts soulignent les facteurs propices à la déconcentration comme la musique forte, les ricanements des accompagnateurs du conducteur, etc. Cependant, l'impact de l'utilisation du téléphone portable au volant est encore plus perturbateur. Selon les données fournies par l'Observatoire national de la sécurité routière, l'usage du téléphone portable au volant concourt à l'augmentation du taux de gravité des éventuels accidents à raison de 29,63%. Le risque est justifié essentiellement par le retardement logique des réflexes d'un conducteur déconcentré. Des études montrent, par ailleurs, que l'utilisation des oreillettes (kit), dans le but de maîtriser le volant n'amoindrit aucunement le risque d'accident. Loin de se résumer à une capacité physique indispensable à maîtriser le véhicule, une communication téléphonique absorbe l'attention du conducteur. Aussi, ce dernier ne parvient-il à déceler que 50% des obstacles et des éventuels risques routiers. D'où l'impératif d'éviter les communications via téléphone portable au volant. En cas de nécessité, un conducteur civilisé et responsable devrait prendre les précautions nécessaires à sa sécurité et à celle des autres usagers de la route, notamment s'arrêter sur le bas-côté et se concentrer ainsi sur la communication téléphonique. Autre comportement à risque récurrent : le recours aux dépassements interdits. Dépasser une voiture exige systématiquement le recours à une vitesse supérieure. Dans le cas d'un dépassement interdit, le conducteur encourt un double risque, puisque son infraction est doublée d'excès de vitesse. D'après les statistiques relatives à 2012, le taux de gravité des dépassements interdits s'élève à 30,33%. L'Observatoire rappelle que dépasser un véhicule compte parmi les manœuvres risquées. Pour la réussir en toute sécurité, le conducteur doit bénéficier d'une visibilité suffisante pour anticiper sur la distance à parcourir, la vitesse à utiliser, etc. Il y a une bonne visibilité en l'absence de certains obstacles, dont les facteurs climatiques comme la pluviométrie, le brouillard, ainsi que des facteurs routiers comme les intersections de voies, les voies ferrées dépourvues de barrières ou de signalisations lumineuses, les ponts désuets et autres. Le conducteur est, également, appelé à s'assurer de la distance nécessaire au dépassement et de l'absence de tout véhicule provenant du sens inverse. Il doit avoir la certitude que le conducteur du véhicule le devançant ne s'apprête pas à dépasser, simultanément, un autre obstacle. L'Observatoire rappelle les distances de dépassement réglementaires, soit un mètre lorsqu'un conducteur s'apprête à dépasser un véhicule à quatre roues et 50 cm lorsqu'il s'agit de dépasser une charrette ou un deux-roues. Encore faut-il rappeler qu'un dépassement interdit est considéré comme étant une infraction dont la pénalisation est fixée à un mois d'incarcération et/ou une amende variant entre 120dt et 200dt.