136 combats, 91 victoires, dont 27 par K.-O., c'est la carrière du boxeur juif tunisien Victor Young Perez... Dans leur grande majorité, les Tunisiens ignorent que le stade olympique d'El Menzah a été construit en lieu et place du stade Young-Perez. Ils ignorent encore la véritable histoire de ce grand champion juif tunisien. «Depuis quinze ans, nous n'avons cessé de rendre hommage à ce grand champion de tous les temps. C'était l'enfant prodige d'El Hafsia. De son vrai nom Victor Younki, il commença alors à conquérir le surnom de Young Perez au forceps, le besoin de s'affirmer et de réussir créant la volonté de se surpasser. Après avoir été champion de France le 11 juin 1931, face à Valentin Agelman, le boxeur tunisien croise les gants avec l'Américain Frankie Gennaro devant seize mille spectateurs. Il est champion du monde. A Tunis, c'était la liesse générale», a souligné Azdine Ben Yaâcoub. 21 septembre 1943, il est arrêté et déporté de la gare de Bobigny vers le camp d'Auchwitz. Survivant, il est finalement abattu au cours des matches de la mort qui suivent l'évacuation partielle du camp. Le plus jeune champion du monde «Après avoir rendu honneur à Simon Bellaïche, notre champion tunisien de légende, lors des derniers championnats de France, le 22 février 2014 à Fontenay-sous-Bois, en présence de son épouse, la militante désirée Haddad Bellaïche, c'est à un autre champion tunisien Victor Young Perez, qu'un hommage sera rendu le mardi 29 avril à l'INSEP, Institut national du sport, de l'expertise et de la performance, en présence de nombreuses personnalités du sport, de la culture et du cinéma», a encore souligné Azdine Ben Yacoub, président de l'USF boxe anglaise, chargé de communication (CMEJD) et président de l'association Carthage. Victor Young Perez est resté dans nos mémoires un champion du monde unique et magistral. Il avait une histoire et un avenir devant lui. Hélas, on a voulu éteindre cette lumière. «Oui, une lumière brille en nous. Il s'agit là d'humanité et d'espoir. En saluant pour toujours Victor Young Perez, c'est la fraternité et l'amour que nous célébrons à chaque instant», a encore souligné Azdine Ben Yacoub. Ce dernier a mis aussi en exergue l'Union sportive fontenaysienne de boxe anglaise qui est à l'origine de cet hommage, le comité pour la mémoire des enfants déportés parce que nos juifs et l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance sont fiers de perpétuer ensemble, depuis 15 ans, ce devoir de mémoire et seront présents le mardi 29 avril à 18h30 à l'INSEP. Avec lui, d'autres boxeurs méritent l'hommage de l'histoire. Sadok Omrane, Tahar Belhassen, Rezgui Guizani, Habib Galhia et d'autres encore...