Plus de 350 participants, spécialistes en anesthésie-réanimation, en gynécologie obstétrique et des techniciens supérieurs en anesthésie venant de France, Algérie,Maroc et Tunisie ont pris part récemment à Sousse aux travaux du 4e CAROS, organisé par le service d'anesthésie-réanimation du CHU Farhat Hached de Sousse et placé sous l'égide de la Société tunisienne d'anesthésie, d'analgésie et de réanimation (STAAR). Le professeur Khaled B. Jazia, chef de service d'anesthésie-réanimation audit CHU, a indiqué à cette occasion que ce congrès a pour objectif principal de faire le point sur les nouveautés et les progrès enregistrés en anesthésie- réanimation obstétricale. Parmi ces progrès, on cite l'utilisation d'un outil pédagogique par les jeunes médecins en formation, à savoir la simulation de scénarios et de situations critiques sur un mannequin piloté par ordinateur. ll s'agit, pour les médecins en formation, de s'exercer sur un mannequin avant de pratiquer les interventions médicales sur de vrais patients. C'est une technique pédagogique qui permet d'améliorer la qualité des interventions et d'éviter les complications de la grossesse. Médecins et réanimateurs, en équipes La mortalité maternelle : une préoccupation pour tous les pays. Au cours de sa conférence-débat , le professeur Alexandre Mignon, spécialiste en anesthésie-réanimation à l'hôpital «Cochin» à Paris, a indiqué que la mortalité maternelle reste une préoccupation pour tous les pays où des femmes meurent encore de complications de leur grossesse. Parmi celles-ci, l'hémorragie, où 5% des femmes saignent beaucoup après l'accouchement et 1 % risquent d'en mourir. « Il faut mettre en place une équipe formée de gynécologues-obstétriciens et d'anesthésistes-réanimateurs ensemble afin d'arrêter le saignement, et ce, en utilisant des médicaments hémostatiques à base d'ocytocine et une transfusion sanguine rapide pour compenser les pertes de sang. La seconde cause de mortalité maternelle c'est la pré-éclampsie qui consiste en la survenue d'une hypertension artérielle (HTA) et de risque de convulsions pour la mère et le bébé suivie de mort fœtale. Le traitement repose sur la prévention consistant à établir un suivi constant médical de la grossesse et la prise de sulfate de magnésium en cas de convulsions. La troisième cause de mortalité maternelle, ce sont les maladies du cœur, notamment les maladies des valves mitrales avec des souffles de rétrécissement mitral et le risque de développement d'insuffisance cardiaque sévère et rapide appelée encore cardiopathie du péri-partum. Enfin, la quatrième cause de décès de la parturiente est l'embolie amniotique (liquide amniotique qui passe dans la circulation sanguine maternelle) et qui peut engendrer un arrêt cardiaque inopiné. Il faut s'organiser en deux équipes complémentaires ( obstétriciens et anesthésistes réanimateurs) présentes simultanément dans le bloc opératoire afin de mettre en œuvre les meilleures techniques de réanimation», a-t-il conclu. Signalons enfin que cette manifestation a comporté 228 posters ou communications affichées, 8 conférences-débats et 6 ateliers sur la simulation, la transfusion sanguine, la ventilation non invasive, l'arrêt cardiaque et la préparation à l'accouchement.