Hassine Abbassi: «Reste à déterminer lequel précédera l'autre» Accord sur la tenue d'une conférence nationale sur la lutte contre le terrorisme Quelques jours après l'attaque terroriste de Kasserine, les acteurs du dialogue national se sont réunis hier au siège du ministère de la Justice, des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle pour réaffirmer leur condamnation du terrorisme et envisager l'organisation d'une «conférence nationale contre le terrorisme». Mais les représentants des partis ont surtout tranché le débat sur la simultanéité ou la séparation des élections législatives et présidentielles. Selon le secrétaire général de l'Ugtt, Hassine Abbassi, il existe maintenant un consensus autour d'une séparation entre les deux scrutins. Reste à déterminer lequel des deux précédera l'autre. «Plusieurs partis politiques ont cependant demandé un délai supplémentaire de concertation, a ajouté Hassine Abbassi. Nous avons donc décidé de nous réunir lundi prochain pour prendre la décision finale». Selon le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, le parti Ennahdha n'a pas émis de réserves, «ce qui a permis de trouver un consensus". «La majorité des partis politiques sont en faveur de la tenue d'élections législatives avant celles de la présidentielle», a indiqué Samir Bettaieb, porte-parole du parti Massar, à l'issue de la séance. Un «quasi-consensus» confirmé quelques minutes plus tard par Ameur Laârayedh, dirigeant au sein d'Ennahdha. De son côté, le président de Nida Tounès, Béji Caïd Essebsi, tout en s'engageant à respecter le résultat du dialogue, a déclaré que son parti soutient l'organisation préalable de l'élection présidentielle, et ce, «en conformité avec la Constitution». «Si nous organisons des élections législatives avant la présidentielle nous aurons un nouveau parlement élu avec un président provisoire qui ne peut nommer un chef de gouvernement, a-t-il précisé. Il est donc nécessaire d'avoir un président élu au suffrage universel pour qu'il puisse nommer un Premier ministre issu de la majorité». Les défenseurs de l'option inverse estiment, quant à eux, que le président de la République qui sera élu doit, conformément à la Constitution (encore une fois!), prêter serment devant le parlement élu. De leur point de vue, la logique voudrait donc qu'on élise un parlement du peuple, puis un président de la République. «La décision finale sera prise lundi prochain. On saura si le scrutin présidentiel se déroulera avant ou après le scrutin législatif», a tenu à préciser le S.G de l'Ugtt. La réunion d'hier a également dégagé un communiqué commun signé par l'ensemble des partis du dialogue national dans lequel il a été décidé d'organiser une conférence nationale sur la lutte contre le terrorisme. Aucune date n'a, en revanche, été mentionnée. «Nous avons convenu d'organiser un congrès contre le terrorisme pour discuter de ce fléau dans ses dimensions économique, sociale, culturelle mais aussi internationale», a précisé Hamma Hammami. Au terme de la conférence, «une série de recommandations et de décisions seront annoncées pour aider au combat contre le terrorisme», a encore indiqué Hassine Abbassi. Lu par Bouali Mbarki, secrétaire général adjoint de l'Ugtt, le communiqué mentionne l'impératif «d'élaborer une stratégie nationale globale pour lutter contre le terrorisme».