De jeunes talents ont exposé leurs œuvres lors d'une exposition annuelle : rencontre ! Le centre culturel russe a organisé, récemment, son exposition annuelle. Il s'agit d'un évènement festif pour les adhérents au club de peinture, qui met en exergue leurs créations. D'innombrables tableaux étaient accrochés les uns à côté des autres, dans une joyeuse cacophonie de couleurs et de thèmes. Des créations qui dénotent le souci de s'exprimer, palette et pinceau à l'appui, en donnant libre cours à son imagination. Peindre comme un pro n'est pas toujours évident : ça l'est encore moins quand on n'a que 15 printemps. Asma Ahmed s'est éprise de peinture au fil des ans. Petite, elle a commencé à dessiner au crayon des ébauches de tableaux. Aujourd'hui, elle participe à l'expo en proposant deux tableaux de peinture à l'huile : le premier nous plonge dans un paysage marin paisible, où cohabitent trois univers de couleur : le marron et ses dégradés liés à l'effet ombre/lumière, le vert d'une végétation généreuse et le bleu turquoise de l'eau. Mais les « vedettes » de ce paysage ne sont autres que des pots de fleurs couleur rose fuchsia. Autre thème : le portrait d'une femme aux traits méditerranéens. Là aussi, tout comme dans la vie, la dualité des tons chauds et froids fait balancer le spectateur entre vague à l'âme et sérénité. A la robe rouge carmin d'une femme brune aux formes généreuses s'oppose une brise rafraîchissante et odorante que procurent le bleu, le vert et le vase de roses blanches... Manifestement, Asma a largement dépassé le stade des dessins au crayon noir. Elle ne compte cependant point se limiter à la peinture à l'huile. « Je voudrais m'initier à toutes les techniques de peinture, notamment au pastel et à l'acrylique... », déclare-t-elle, motivée. Tout comme Asma, Norchène Ben Souissi n'a que 15 ans. Cette artiste en herbe a tâté plusieurs arts — musique, création de bijoux de fantaisie et autres — avant de se retrouver dans la peinture. Au bout d'un an d'adhésion au centre culturel russe, elle commence à se frayer un chemin parmi les artistes et suscite l'intérêt et l'admiration des visiteurs. Elle expose trois de ses travaux. Le premier nous présente une nature morte, le deuxième un paysage et, le troisième, un portrait. Norchène se félicite de pouvoir désormais combler les lacunes techniques qui la frustraient, à savoir mélanger les couleurs et bien dessiner les visages. Pourtant, le portrait qui lui a valu le plus de succès n'est autre que celui d'une femme à la silhouette frêle : une danseuse de flamenco probablement, trahie par la position des mains et par la rose rouge, piquée dans sa chevelure noire. La femme a le visage tourné, voire caché, ce qui confère à la toile une touche de mystère. Norchène a probablement choisi de priver le public de l'identité de son personnage : un choix qui fait une grande différence. Et c'est indéniablement ce tableau, à dominante sombre et mystérieuse, envahi toutefois par une lumière horizontale, qui séduit le plus le public. A 15 ans, Norchène commence déjà à intéresser les férus de peinture.