"La défense de la patrie, un devoir sacré pour chaque citoyen", ainsi stipule clairement l'article 15 de la Constitution. Un appel solennel auquel devrait répondre spontanément toute personne ayant atteint 20 ans, âge légal permettant de rejoindre l'une des unités des forces armées pour passer une année sous les drapeaux. Un véritable tournant qui ne cesse de marquer profondément la vie des jeunes recrues, les habilitant à s'imprégner du sens de patriotisme, de citoyenneté et de discipline militaire. En fait, l'accomplissement du service national n'a jamais été aussi souple qu'aujourd'hui. Son exercice se déroule sous diverses formes qui sont de nature à motiver davantage les jeunes à régulariser leur situation et honorer, de la sorte, leurs engagements vis-à-vis de la mère patrie. Diplômés ou non, employeur, employé ou même promoteur privé, le service national reste toujours un rendez-vous prévisible, plutôt temporisé jusqu'à une date butoir. Hormis les cas de dispense préétablis, et au-delà de certaines raisons majeures bien définies par la loi, tout citoyen dont l'âge n'a pas encore dépassé les 35 ans est, ainsi, appelé à accomplir pleinement son devoir. De même, les affectations individuelles sont elles aussi un autre choix étudié pour permettre au citoyen, durant 21 jours, de s'adonner au rythme militaire sans pour autant le priver de son travail ou l'écarter de son projet. Là où il se trouve, celui qui veut en finir avec son absentéisme ou sa réticence à l'égard de son engagement doit se présenter auprès de l'un des bureaux régionaux du service national, implantés partout dans les chefs-lieux des gouvernorats dont il est originaire. Quatre sessions de conscription, ayant lieu en mars, juin, septembre et décembre de chaque année, sont d'ailleurs fixées pour recevoir les flux des nouveaux enrôlés dans l'armée. La voie qui mène à l'armée Au centre de mobilisation et de conscription de Bouchoucha, au Bardo, rien n'est laissé au hasard. Là-bas, comme dans d'autres centres similaires, le contrôle est minutieux Le jeune conscrit doit suivre un parcours à virages dont seule l'aptitude physico-mentale en fait un soldat. Un circuit méticuleusement parcouru en centaines de minutes au cours duquel le jeune candidat est soumis à une série d'examens médicaux soutenus par des épreuves psycho-techniques. Qu'il s'agisse de l'examen des urines, de la mesure, du rapport taille-poids, celle de la tension artérielle, celle de l'acuité visuelle, ainsi que d'autres analyses radiologiques bien approfondies, le pari sur la santé et le bien-être est de taille. Tout est inscrit sur le dossier médical du candidat pour parvenir, ensuite, à l'étape décisive; celle de l'évaluation pour dire le fameux dernier mot "apte ou inapte". Dans tous les cas de figure, la décision s'avère aussi délicate que cruciale. Celui dont les aptitudes physico- mentales sont certifiées en bonne forme pourra, alors, continuer son chemin vers la salle de coiffure, prendre une douche et recevoir son package militaire (tenues de combat, vêtements et autres...). Sonnera plus tard l'heure d'affectation, annonçant le départ vers le monde des armées pour y vivre une année bien chargée d'aprentissage et d'émotions patriotiques qui resteront à jamais gravées dans le plus profpond de l'être.