Méconnaissable équipe de Tunisie qui a chuté à El Menzah au début de sa campagne africaine Stade olympique d'El Menzah, faible assistance, pelouse glissante, temps chaud. Tunisie-Botswana 0-1. But de Jérôme Ramathlakwane à la 32'. Arbitrage de Badara Diata. Avertissements: Ramohibidu, Mogaihi et Korbi. Tunisie: Mathlouthi, Ifa, Meriah, Felhi, Haggui, Korbi, Ragued, Darragi (Ben Yahia), Msakni (Allagui), Ben Khalfallah, Jemâa (Chikhaoui). Botswana: Modiri, Mompati, Ndiyapo, Musimanegape, Ofenise, Dipsy (Dirang), Patrick,Mogaihi, (Joel), Jerôme, Phenyo, Mogakolodi (Noah) Que dire de cette rentrée officielle de l'équipe nationale à part le fait que la motivation, l'envie, la fraîcheur et la détermination n'étaient pas au rendez-vous. Le Botswana a par contre bien joué le coup, faisant preuve d'application, d'esprit de corps et d'une farouche aptitude à défendre l'avantage acquis de haute lutte à la demi-heure de jeu. Le sélectionneur tunisien avait pourtant prévenu ses poulains, insistant sur le rapide repli de l'adversaire et sa capacité à ne pas craquer en situation de siège...Qu'à cela ne tienne, le résultat est sans appel et bien des choses sont à revoir dans le jeu et le repositionnement des Aigles de Carthage. Il est vrai que le Botswana n'a rien d'un foudre de guerre mais l'opposant a eu le mérite de prendre le taureau par les cornes dès les trois coups, laissant passer l'orage pour se redéployer dans un premier temps, puis porter l'estocade en temps opportun. Le jeu en bloc du Botswana, le pressing de zone, la lecture du jeu, la gestion du temps et de l'adversaire, voilà les attributs d'un adversaire qui n'a nullement foulé la pelouse en victime expiatoire. Stanley, le technicien du Botswana, a vraisemblablement bien anticipé et étudié le profil des nôtres. Une orientation de jeu en 4-5-1(en situation de repli) avec le seul Jérôme en pointe, un recentrage tactique en situation de construction, avec Mongala en tant que soutien offensif et une aptitude à glisser vers un 4-4-2 assez souple en situation de contre. Bertrand Marchand a quant à lui favorisé un jeu avec deux pointes que sont Jemâa et Ben Khalfallah, alors que plus bas, Mskani à l'animation offensive et Darragi au relais, ont tenté d'apporter de la variété et même de la fantaisie au jeu tunisien. Un 4-2-3-1 assez dense avec les reconversions offensives des deux latéraux, Meriah et Ifa, en vue d'apporter le surnombre sur les couloirs. A la récupération, Korbi et Ragued avaient pour consignes de presser et relancer rapidement, soit en écartant le jeu soit en axant leurs services vers plus de profondeur, ou encore en combinant avec les médians offensifs. Volet arrière garde, la paire Haggui-Felhi a globalement semblé complémentaire alors que Mathlouthi n'a pas été fortement sollicité malgré un arrêt réflexe en cours de match. Sans atteindre des sommets, la rencontre a valu par intermittence. Les occasions de buts se comptaient sur le bout des doigts et les rushs offensifs se faisaient par à coups. 11', Ben Khalfallah annonce la couleur suite à un coup franc obtenu et botté par Msakni. Sur les flancs, Meriah et Ifa ont fait preuve d'abattage, tentant d'apporter le surnombre, en vain. La Tunisie essaye de construire et de percer le rideau défensif adverse mais le Botswana reste bien disposé sur le terrain. 20', le rythme baisse d'un cran, le Botswana joue haut et la Tunisie manque de créativité dans le jeu. Alors que les locaux pressent et acculent le Botswana dans ses derniers retranchements, un contre éclair adverse permettra au Botswana d'ouvrir la marque, contre le courant du jeu. 32', l'insaisissable Jérôme, libre de tout marquage, coupe la trajectoire du ballon suite à un heading suivi d'un centre en retrait de Mompati. La Tunisie retrouve rapidement ses esprits et se rue en vue de combler son retard. 36', Mskani déjoue le hors jeu piège, tire en force mais ça passe à coté. 40', Ben Khalfallah emballe le couloir droit mais tergiverse au lieu de tirer au but. 41', Jérôme, encore lui, a eu le K.O aux bouts des crampons, mais son slalom suivi d'un tir à raz de terre frôle le montant de Mathlouthi. A quelques minutes de la mi-temps, la défense tunisienne laisse entrevoir des signes inquiétants de fébrilité alors que la score en restera là, à la pause. Lignes espacées et jeu stéréotypé... La Tunisie tente de rectifier le coche dés le retour des vestiaires. Ben Khalfallah, puis Jemâa se mettent dans de bonnes conditions de scorer mais le gardien adverse est bien sur ses appuis, annihilant toutes tentatives tunisiennes. A l'heure de jeu, la Tunisie se jette corps et âme dans la bataille mais la citadelle botswanaise tient le coup. Dans le même temps, Darragi, quelque peu émoussé, sort au profit de Ben Yahia. Aligné en tant que relayeur, ce dernier apportera beaucoup en terme de percussion offensive. 66', le nouvel entrant, Wissem Ben Yahia, décoche une frappe des 25 mètres qui s'écrasera sur le poteau. S'en suivit un tir cadré de Msakni que le gardien capte en deux temps. La Tunisie trouve toutes les peines du monde à débloquer la situation, le bloc botsawanais s'avérant hermétique à souhait. Entre temps, Chikhaoui fait son apparition, la Tunisie joue le tout pour le tout. Les nôtres prônent un jeu quelque peu direct mais la profondeur (dans le jeu) recherchée était absente. 83', Korbi s'applique sur coup de pied arrêté mais le heading de Haggui passera au dessus des montants. Le Botswana se cantonne en défense mais la Tunisie abuse d'un jeu long qui régale le gardien adverse. Lignes espacées, jeu stéréotypé, relais offensif approximatif et impuissance manifeste à percer le rideau défensif adverse, les nôtres étaient vraisemblablement dans un jour sans. Seul un retourné acrobatique de Ben Yahia a sorti la fin de match de sa monotonie mais les carottes étaient déjà cuites pour la Tunisie. A l'avenir, il faudra un tout autre état d'esprit pour atteindre ses objectifs.