Au moins 30 miliciens chiites tués dans des combats. Des affrontements entre l'armée et des insurgés font 34 morts parmi les forces de sécurité à Al-Qaïm Baqouba (Irak) — Au moins 30 miliciens chiites ont été tués hier dans des combats avec des insurgés sunnites qui ont attaqué la ville de Muqdadiyah, à 90 km au nord-est de Bagdad, selon un colonel de police et un médecin. Au terme des combats qui ont éclaté dans la matinée, les forces de sécurité irakiennes contrôlent encore la ville, tandis que les insurgés se sont déployés dans les environs, selon les mêmes sources. Des miliciens chiites ont rejoint les rangs des forces de sécurité irakiennes face à l'offensive lancée le 9 juin par des insurgés sunnites qui se sont emparés depuis de larges pans de territoires dans quatre provinces du nord et de l'est du pays. Après la débandade des premiers jours, les forces armées tentent désormais d'enrayer l'avancée des insurgés, notamment menée par les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant, mais ces derniers continuent à s'emparer de nouvelles zones du pays. Des affrontements entre l'armée irakienne et des insurgés ont fait 34 morts parmi les forces de sécurité à Al-Qaïm, localité située à la frontière avec la Syrie, ont annoncé des responsables hier. Les affrontements ont éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi et se sont poursuivis jusqu'en milieu de journée hier, selon des officiers de l'armée irakienne et un responsable local. Les insurgés n'ont pas été identifiés dans l'immédiat, mais le responsable local, Farhan Farhan, a demandé au gouvernement des armes plus puissantes que les armes que possède l'Eiil, le puissant groupe jihadiste de l'Etat islamique en Irak et au Levant. Des témoins ont rapporté que des familles d'Al-Qaïm avaient commencé à fuir la ville. Des rebelles syriens ont pris mardi le contrôle du poste-frontière d'Al-Qaïm, situé tout proche de la ville. Selon des officiers de l'armée irakienne, ils sont fidèles à l'Armée syrienne libre (ASL, rébellion) et au Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, qui contrôlaient déjà le côté syrien de ce point de passage. Un autre poste-frontière entre l'Irak et la Syrie, celui de Rabia plus au nord, échappe au contrôle de Bagdad depuis le début de l'offensive des insurgés le 9 juin. Des insurgés sunnites, menés par l'Eiil mais également issus d'autres formations, ont lancé une vaste offensive dans le pays et conquis en quelques jours de larges pans de quatre provinces irakiennes. L'ayatollah Sistani appelle à chasser les insurgés sunnites L'ayatollah Sistanu, principal chef religieux chiite d'Irak, a appelé hier à chasser rapidement les insurgés sunnites du pays, au moment où les Etats-Unis accentuent la pression sur le Premier ministre Nouri Al-Maliki pour surmonter les divisions confessionnelles. Le président Barack Obama a promis d'envoyer des conseillers militaires pour aider l'armée irakienne à faire face à la vaste offensive lancée le 9 juin par des insurgés menés par les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (Eiil), mais a exclu dans l'immédiat des frappes aériennes. Son chef de la diplomatie John Kerry est attendu ce week-end au Moyen-Orient et en Europe pour des consultations sur la crise irakienne et devrait, selon des sources parlementaires américaines, se rendre aussi en Irak. Après avoir appelé la semaine dernière les Irakiens de toutes confessions à prendre les armes contre l'Eiil, le très influent grand ayatollah Ali Al-Sistani a insisté: si l'Eiil n'est pas combattu et chassé d'Irak, tout le monde le regrettera demain, quand les regrets n'auront plus de sens.