Le président de Nida Tounès, Béji Caïd Essebsi, propose de repousser les dates électorales dont la présidentielle, à laquelle il compte se porter candidat, dans son deuxième tour au mois de mars 2015, estimant que cela n'enfreint en rien les dispositions de la Constitution Alors que tout le monde reconnaît que le rythme d'enregistrement volontaire des électeurs est très faible, ou carrément un fiasco selon certaines associations, Nida Tounès vient d'annoncer qu'une prorogation des délais d'inscription des électeurs s'impose. Tout en critiquant le travail de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) pour interférence partisane et manque d'expérience, le président de Nida Tounès, Béji Caid Essebsi, a estimé, hier lors d'une conférence de presse qu'il a tenue à Tunis, que l'instance n'est pas encore prête pour conduire les élections. Il s'est alarmé quant aux résultats qui seront, selon lui, une reproduction de ceux de 2011 si l'on reste à ce très faible niveau d'inscription des nouveaux électeurs. Le président de Nida Tounès a accusé certains partis politiques d'être derrière les difficultés et les interférences que connaît le travail de l'Isie, notamment dans les bureaux d'inscription installés à l'étranger. « Les choses ne sont pas en train d'aller dans le bon sens avec entre autres un calendrier électoral compliqué. Aussi, au meilleur des cas et avec le rythme actuel des inscriptions, on aura un peu plus de deux cent mille nouveaux électeurs inscrits, ce qui n'est pas normal du tout. L'Isie a bien démontré qu'elle n'est pas encore prête. On ne va pas atteindre les quatre millions espérés ! Nous restons pessimistes quant à l'organisation des élections selon les dates promulguées. Dans de telles conditions, ces élections vont donner une mauvaise image du pays avec une moitié du peuple qui n'est pas concernée par les élections. Nous appelons donc à prolonger la période des inscriptions et sensibiliser les électeurs à venir s'inscrire et voter après. Les conditions dans les bureaux à l'étranger sont tellement mauvaises qu'il y a eu des protestations devant ces bureaux », a-t-il enchaîné. Selon Khemaïs Ksila, membre de la direction du parti, la non-participation de la moitié du peuple, alors qu'on fera face à des questions majeures comme la lutte contre le terrorisme, la relance économique... ne permettra pas de faire entendre sa voix librement et démocratiquement». Un deuxième tour en mars Essebsi a plaidé pour la prorogation des délais d'inscription des électeurs, ce qui engendrera un décalage dans le reste du calendrier électoral et des dates des élections. Dans ce sens, il a proposé de repousser le deuxième tour de la présidentielle au mois de mars 2015 pour pouvoir repousser les autres dates antérieures, celles des législatives et du premier tour de la présidentielle. Il a expliqué que, selon le calendrier initial, les résultats de ce deuxième tour seront proclamés, dans tous les cas de figure, en 2015, et que cette prorogation n'enfreint pas la Constitution. Une élection présidentielle, à laquelle Essebsi compte se porter candidat comme il l'a affirmé, tout en précisant que son parti a lancé une consultation régionale en vue d'arrêter les listes électorales. D'après le président de Nida Tounès, il y a une tentative de marginalisation de l'échéance présidentielle entre autres en programmant un deuxième tour le 28 novembre. Une date qui, selon lui, n'est pas opportune et augure d'un faible taux de participation. Essebsi estime que la proposition du mouvement Ennahdha d'un consensus autour du candidat à la présidence n'était qu'une tentative pour marginaliser l'élection présidentielle. Il a appelé à ce qu'on respecte cette échéance qui a une symbolique importante et qui consacre la démocratie dans le pays.