«Vu l'acharnement avec lequel des élus défendent les entreprises du secteur énergétique lors des débats, on se rend vite compte que certains constituants roulent pour les lobbies de l'énergie» Le président de la commission de l'énergie à l'Assemblée nationale constituante et dirigeant à l'Alliance démocratique, Chafik Zerguine, a révélé, vendredi, lors d'une conférence de presse au local de son parti, qu'il est menacé de mort. « Je ne suis pas au fait de tous les détails en ce qui concerne les menaces qui pèsent sur moi, mais elles sont, semble-t-il, réelles. Mercredi, j'ai reçu un coup de fil d'un haut cadre sécuritaire, m'informant que les services généraux du ministère de l'Intérieur disposent d'informations selon lesquelles mon intégrité physique serait en danger. Jeudi, un autre responsable sécuritaire m'a contacté pour m'informer que le ministère va assurer ma sécurité», a-t-il indiqué. Le constituant a été ainsi convoqué au district de la Sûreté à El Omrane afin de dresser un procès-verbal. Si les menaces se confirment, Chafik Zerguine aura droit à une protection rapprochée. Ces menaces coïncident avec le rejet, mardi par la commission parlementaire qu'il dirige, de trois projets d'octroi de permis de recherche en hydrocarbures. Il s'agit des projets de prolongation des permis «Borj El Khadra» «Baguel» (permis Douz) et «El Franig» (permis Médenine) en raison de « nombreuses infractions légales et financières». «Est-ce que ces menaces sont dues à mes positions en tant que président de la commission de l'énergie ? Oui. Si ces menaces s'avèrent justifiées, alors il n'y aurait pas d'autre explication, car je n'ai pas d'ennemis, ni en politique ni ailleurs», a-t-il fait savoir. Lors du point de presse, ce dirigeant de l'Alliance démocratique, a soutenu qu'il a fait l'objet de pressions palpables depuis que son parti a proposé l'adoption de l'article 13 de la nouvelle Constitution. Un article qui organise l'exploitation des ressources naturelles en soumettant «les contrats à la commission spécialisée au sein de l'Assemblée des représentants du peuple. Les conventions ratifiées au sujet de ces ressources sont soumises à l'Assemblée pour approbation». Selon Chafik Zarguine, il existe au sein de la commission de l'énergie, énormément de pressions. «Vu l'acharnement avec lequel des élus défendent les entreprises du secteur, lors des débats, on se rend vite compte que certains députés roulent pour les lobbies de l'énergie. Ces gens défendent bec et ongles ces grandes entreprises, et ce, quel que soit le contenu du dossier», a-t-il déclaré.