La muqueuse nasale des personnes souffrant de rhinite allergique est particulièrement sensible aux variations de température. C'est pourquoi l'exposition à des changements répétés de température provoque une augmentation nette des symptômes. Dans la rhinite allergique, l'hérédité joue un rôle important. Ensuite, l'exposition répétée à des allergènes aériens, dont les pollens, représente un des principaux facteurs de risque. Mais aussi tout ce qui est susceptible d'endommager les muqueuses nasales : tabagisme, décongestionnants en aérosol, pollution atmosphérique, fumée de cheminée, etc. A cette liste, il faut ajouter les fortes variations de température. En effet, partant du constat que nombre d'allergiques se plaignent d'une aggravation de la rhinite en cas d'exposition à des ambiances climatisées, des recherches ont été entreprises sur ce sujet afin d'en déterminer les mécanismes. Rhinite et température extérieure Deux groupes de volontaires atteints de rhinite allergique persistante ont été comparés, l'un servant de témoin, l'autre ayant été soumis à des changements importants et rapides de température. Les sujets de ce dernier groupe ont séjourné durant 30 minutes alternativement dans deux pièces dont l'écart de température était de 12°C, soit l'une à 14°C et l'autre à 26°C. La fréquence et l'intensité des symptômes, et des prélèvements de la muqueuse nasale, avant, après, puis 24 et 48 heures après l'expérience, ont servi de base de comparaison. Une hyperréactivité de la muqueuse nasale Dans les deux groupes, les variations de température ont entraîné une augmentation des symptômes et une modification des cellules nasales. Mais ce phénomène est nettement plus important chez les sujets allergiques que chez les témoins. Ainsi, les fortes variations de température induisent une hyperréactivité conséquente de la muqueuse nasale. En pratique, il est recommandé aux personnes souffrant de rhinite allergique d'éviter les expositions aux changements répétés artificiels de température. La climatisation est donc à éviter. Dans le cas contraire, il convient de la régler au minimum, afin de minimiser les écarts de température avec l'extérieur. Et au plus froid de l'hiver, attention aussi aux entrées et sorties dans les magasins surchauffés ! Une chose est sûre : toute climatisation, mal entretenue, devient un nid pour les bactéries et les champignons, ainsi qu'un réservoir de pollens. Ce n'est pas un détail : les conséquences peuvent aller d'un rhume qui dure des mois jusqu'à la légionellose, potentiellement mortelle. Donc, où que soit placée la climatisation, il est capital de l'entretenir, ou de la faire entretenir par des professionnels compétents. Beaucoup de solutions existent pour diminuer la température de nos habitations quand il fait chaud, fermer les volets ou les rideaux du côté où le soleil tape, ouvrir les fenêtres s'il y a un peu d'air, éviter d'allumer fours et autres appareils qui chauffent... En plus, un ventilateur devant lequel on dépose un linge trempé dans l'eau fraîche constitue, en cas de besoin, une climatisation plus efficace que ce que l'on croit !