Des organisations et associations se mobilisent pour contrer le terrorisme et autres tentatives visant à saper les fondements de l'Etat A l'occasion de la fête de la Femme, plusieurs organisations et associations de femmes et de droits de l'Homme ont appelé, dans une déclaration, toutes les forces démocratiques à assurer le succès de la prochaine échéance électorale, à resserrer les rangs, à rationaliser les candidatures et à associer les compétences féminines aux élections sur la base de « la parité intégrale, tant horizontale que verticale ». Ces organisations se sont dit déterminées à continuer d'agir de concert avec les femmes du monde et les personnes éprises de paix à faire barrage à tous les projets d'exploitation de l'homme par l'homme, de colonialisme, d'oppression et de terrorisme. Elles ont aussi proclamé, à l'occasion du 58e anniversaire du Code du statut personnel, leur volonté d'enrichir cet acquis national pour réaliser la pleine égalité entre les deux genres. Faisant part de leur engagement et leur disposition à sauver la Tunisie et à donner un contenu concret aux droits des femmes de toutes conditions sociales et de toutes les régions, dans le but d'empêcher leur marginalisation, leur paupérisation et leur exclusion, les organisations et associations signataires soulignent « l'impératif de mobilisation pour contrer le terrorisme et autres tentatives visant à saper les fondements de l'Etat et à annihiler les acquis réalisés ». Elles s'insurgent en outre contre le mutisme des gouvernements arabes face au « terrorisme exercé contre la Palestine, l'Irak, la Syrie et la Libye », saluant la résistance des femmes aux crimes dont elles sont la cible. La déclaration a été cosignée par l'Association tunisienne des femmes démocrates (Ated), l'Association égalité et parité, l'Association Tahaddi (défi), l'Association des femmes tunisiennes pour la recherche en développement (Afturd), la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (Ltdh), la Fondation Chokri Belaïd contre la violence, l'Unft, l'Alliance pour les femmes de Tunisie, l'Association féminine pour le développement et la culture à Mateur, la Ligue tunisienne de la citoyenneté et l'Organisation des femmes patriotes, démocrates et libres. D'autre part, à l'occasion de la fête de la Femme, une rencontre sur le thème «La réalité de la femme tunisienne : droits et pratiques» s'est tenue mardi à Béja à l'initiative de l'Office national de la famille et de la population (Onfp), en coopération notamment avec l'association Enda. La rencontre a été axée sur divers thèmes, à savoir le programme national de la santé reproductive, les droits de la femme entre religion et loi, l'équilibre psychologique de la femme et le rôle de la femme dans l'équilibre de la famille et de la société. Selon Raja Kefi, de l'Onfp à Béja, cette rencontre avait notamment pour objectif de mettre en valeur le rôle prépondérant de la femme tunisienne, présente dans les différents domaines. Un centre d'écoute à Ksibet El-Mediouni Par ailleurs, un centre d'écoute et d'orientation des femmes victimes de violence relevant du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (Ftdes) a été ouvert hier à Ksibet El-Mediouni (gouvernorat de Monastir). Intervenant lors d'une conférence de presse, le chef de la section régionale du Ftdes à Monastir, Mounir Hassine, a indiqué que ce centre vise essentiellement la femme ouvrière. Ses activités complèteront le travail accompli par l'Association tunisienne des femmes démocrates (Atfd) et les représentants de la société civile, a-t-il ajouté. Le centre mettra en œuvre des mécanismes de contrôle et d'observation pour lutter contre toutes les formes de discrimination à l'encontre des femmes, victimes de marginalisation économique et sociale. Il accueillera les femmes victimes de violence et offrira l'aide et le soutien nécessaires sur les plans juridique et psychologique. Ont participé à cette rencontre notamment des représentants de l'Union régionale du travail (URT), de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (Ltdh), de l'Ated et du réseau Destourna. De son côté, le président du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a affirmé qu'Ennahdha « n'est pas contre l'élection d'une femme à la magistrature suprême en Tunisie », soulignant que son parti présentera aux élections législatives un grand nombre de femmes têtes de liste. Ennahdha s'emploie à consacrer le principe de parité des têtes de liste aux législatives bien que la loi électorale ne l'exige pas, a-t-il encore assuré dans une déclaration à la presse en marge d'une rencontre organisée hier à Tunis par le bureau de la femme et de la famille au sein du mouvement à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de la femme. Ghannouchi a précisé que le Mouvement Ennahdha met les bouchées doubles pour finaliser les listes électorales mais n'a pas encore fixé les listes qui seront conduites par des femmes. Il a relevé dans un tout autre registre que son parti en est encore au stade de la concertation pour trouver un président consensuel, se refusant toutefois à donner des précisions sur les noms que soutiendrait Ennahdha à la magistrature suprême.