Seize clubs prennent le départ pour une saison imprévisible où l'EST aura les 3 concurrents habituels pour le titre. On ne peut que rêver en évitant les illusions. Quatorze clubs prennent le départ cet après-midi (l'ASD et l'ASMarsa l'ont déjà fait hier), au championnat 2014/2015. La présentation classique d'un tel événement nous amène à parler des chiffres-clés: 16 entraîneurs avec l'école tunisienne qui l'emporte aux points, 30 journées, qui vont être longues et dures à gérer pour tout le monde. Sinon, on retrouvera le train, train du championnat et tous les imprévus et aléas ancrés maintenant dans nos habitudes. Des stades impraticables, à l'assistance partielle (chaque stade a un quota précis), en passant par les mauvaises conditions de travail pour les médias, tout ça on y est habitué. Et on ne pense pas que l'édition actuelle changera ce décor. Il y aura 5 à 8 journées où les choses devront être calmes en haut et en bas du classement. Par la suite, commenceront les tensions. Des révélations ! Un championnat, c'est surtout une qualité de football et de footballeurs. Il y a certainement une course au championnat où l'EST, le CA, l'ESS et le CSS partiront comme d'habitude avec la faveur des pronostics. Mais il y aura, espérons-le, quelques révélations. Ça peut-être un ou quelques clubs qui animeront le championnat, ça peut être surtout des joueurs de cru qui retiendront l'attention. C'est une race en voie de disparition mais espérons au moins que les quelques jeunes découverts la saison dernière, comme Bguir, Jebali, Abdi, Ghrab, Ben Ali et Rejaïbi feront mieux. En attendant d'autres talents même si ça devient une monnaie rare ! Le Sud prend de l'ampleur Le championnat tunisien prend de plus en plus de l'équilibre régional. Il y a eu des années où les clubs du nord constituaient 80% de la Ligue 1. A part le CSS, EGSG et l'ESZ, le Sud était plus représenté en Ligue 2. Ce n'est pas le cas cette année, le Sud fait sa «révolution» et se présente avec 7 clubs, CSS, EGSG, ESMétlaoui, ESZ, ASGabès, SGabésien et ASDjerba. Pratiquement la moitié des clubs de la Ligue 1. C'est un facteur déterminant pour les calculs de la relégation et pour les calculs du titre... «Régionalisme sportif»? Pas du tout, mais quand il y a 7 clubs du Sud, trois du Centre et 6 du Nord, le championnat prend une autre allure. A l'assaut de l'EST... L'EST a gagné la dernière saison le titre de champion avec Krol et au terme d'une compétition longue avec le CA et puis le CSS. Cette année, les «Sang et Or» entament la saison dans une mauvaise posture et en pleine crise après l'élimination précoce en Ligue des champions. Les adversaires ? Ce sont essentiellement le CSS de Troussier, l'équipe la plus complète sur le papier et aux individualités solides, et qui semble retrouver ce qui lui a manqué l'année dernière, un grand entraîneur. Il y aura aussi l'énigmatique CA qui a fait un énorme «shopping» sur le mercato, en ramenant 14 joueurs pour retrouver son lustre d'antan et gagner le titre, mais vous savez bien que le CA est un club spécial. Quand il a les meilleurs joueurs, ça ne veut rien dire si les vestiaires et l'entourage ratent leur cap. Le 4e favori est bien sûr l'ESS qui, elle aussi, entame la saison sur une note pas gaie. Benzarti débarqué en catastrophe, joueurs suspendus et moral au plus bas, les Etoilés vont-ils tenir aujourd'hui dans le classique choc ESS-CSS à Sousse? D'autres candidats, on peut en rêver, mais on imagine mal que le miracle aurait lieu. Un système établi Ce championnat de Tunisie, comme tous les championnats du monde, ne se joue pas uniquement sur le terrain. Il se joue aussi en coulisses, à la Lnfp, à la FTF, sur les médias et partant où il y a possibilité de gagner. Le système établi depuis les années est tel que l'on doit faire avec. Soyons francs et arrêtons de jouer le rôle «d'anges» et de «perfectionnistes». Ce championnat penchera pour les clubs riches , influents qui peuvent ramener les meilleurs joueurs, et qui peuvent influencer les décisions des institutions sportives grâce à leur lobbying. Et les arbitres ? Coupables, innocents ? Les hommes en noir ne sont pas exempts de reproches. On ne parle pas de corruption ou d'arbitres «vendus» (ces choses ont diminué, mais n'ont pas disparu), mais aussi de jeunes arbitres frileux ou emportés par l'enjeu des matchs, au risque de tout rater. Nos arbitres, les honnêtes bien sûr, méritent d'être soutenus. Sinon, ce sera un championnat électrique.