La joie exagérée des vainqueurs, l'affolement des perdants, la verve du ST et de l'ASG et la chaleur suffocante, quelques impressions d'une première journée ordinaire Nous avons repris la compétition après quelques semaines d'arrêt. Et quand on dit «nous», cela ne veut pas dire joueurs, entraîneurs et public seulement, c'est aussi les médias qui n'ont pas le droit à un répit. Trêve ou pas, chaleur ou pas, les médias sportifs sont toujours là pour transmettre les matches, pour analyser et faire parvenir l'avis des entraîneurs. Ce n'est plus comme avant où ils étaient les seuls maîtres à bord, alors que maintenant les forums des clubs, les réseaux sociaux et les services de messagerie le font à notre place, tombant dans une subjectivité criarde. Bref, le championnat a repris ses droits, sans qu'il y ait quelques chose de nouveau. C'est pratiquement le même scénario redondant: matches ennuyeux, joueurs marqués par la chaleur et par la préparation physique intense, tensions (déjà) sur quelques actions litigieuses et bien sûr les attitudes «exagérées» de joie ou de déception, alors qu'on n'a joué qu'une seule journée. Quelques images et impressions. Soleil de plomb Avait-on le droit de programmer une journée sous un soleil de plomb, tel que ça était le cas? Calendrier oblige oui, mais jouer par une chaleur aussi suffocante et avec des températures qui avoisinaient les 42° (comme c'est le cas à Djerba, Métlaoui, Zarzis, Gabès...) n'est-il pas «criminel»? Faute d'éclairage et de tradition de jouer en nocturne, on a vu des joueurs courir et faire des efforts surhumains sous un soleil de plomb. Pouvons-nous demander plus à des joueurs déjà exténués et qui jouaient sur des pelouses lourdes? Il faisait tellement chaud qu'ils n'avaient pas les moyens de se lancer dans des courses de 20 mètres ou de mener des contres. EST : le malaise ! Eliminée en Ligue des champions dès le premier tour, battue à domicile avant-hier à la dernière minute par le CSHL, où va l'EST? L'équipe de Desabre souffre à tous les niveaux. Un Hamdi Meddeb contesté, joueurs mal inspirés, les «Sang et Or» attendent Lemerre pour un sursaut d'orgueil. Du changement dans le staff technique et administratif est attendu. Meddeb va-t-il claquer la porte ? En tout cas, ça chauffe au Parc B. Buscher, Mokrani et Dridi Ce sont trois entraîneurs heureux. Mais avouez quand même que Buscher, vainqueur à Radès face à l'EST (le club qui l'a limogé du temps où il était directeur technique des jeunes), a été le «plus sage». Il n'a pas dit que son équipe était extraordinaire et qu'elle a écrasé son adversaire. L'humilité de Buscher lui sera très utile. Pour Dridi, cette joie démesurée après les trois buts marqués est expliquée par un fait : les moments difficiles vécus la saison dernière et le spectre de la relégation. Quant à Mokrani, gagner au premier match sur un score sans appel est une bonne motivation pour l'Avenir. CA : pas encore Les investissements de Riahi au CA commencent-ils à donner leurs fruits ? Le CA a gagné en déplacement sur la pelouse hostile de Métlaoui ; mais la bonne copie, il faut la chercher encore. Chaleur pour les joueurs expatriés, pelouse lourde, équipe hétérogène et embarras de choix inquiétant pour Sanchez, les raisons sont là pour expliquer cette sortie pas trop convaincante. Un peu de temps pour le temps? Oui, mais les erreurs de Ben Mustapha, les crampes de Belkaroui, la timidité de Belaïd font parler les supporters. Stade de Bizerte : la ferveur Le championnat tunisien se joue encore en silence et dans l'ombre. On a encore peur de remplir les stades et on ne sait pas pourquoi on le fait. La seule exception est venue de Bizerte avec un stade bien rempli et une ambiance estivale. Tout s'est bien passé, le CAB n'a pas gagné et n'a pas perdu non plus et il n'y a eu aucun grabuge par conséquent. Alors un petit mot pour les dirigeants de la LNFP et de la FTF : libérez les stades et dites aux forces de sécurité et au ministère de l'Intérieur de faire ce qu'il faut pour redonner la joie aux stades. Les contestations... Belakhouas et Harrouche, arbitres respectifs des matches ESS-CSS et ESM-CA, n'ont pas eu un après-midi tranquille. Contestés par tout le monde, ont-ils été si moches et approximatifs ? Le but refusé à l'ESM a été précédé par une légère faute, mais Harrouche a fermé les yeux en n'infligeant pas un carton rouge à Hedhli. Tout ça n'explique pas la fin du match houleuse à Métlaoui. On vous l'a dit, rien n'a changé !