Une zone rurale non aménagée pour accueillir un nombre si important de vacanciers Ceux qui, par hasard, seraient pris d'envie de jouir d'une baignade dominicale gratifiante au côté de Ghar El Meleh, Sidi Ali El Mekki ou de Rafraf devraient y réfléchir à deux fois et opter pour un autre point de chute sablonneux moins chargé et moins populeux. En effet, se rendre à Ghar El Meleh relève du parcours du combattant : trois heures à parcourir à l'allure d'un cortège funèbre, les quelques petits kilomètres séparant Ghar El Meleh village de Ghar El Meleh plage (Sidi Ali El Mekki). Après ce calvaire, c'est ruisselant de sueur qu'on arrive à la fameuse plage de Ghar El Meleh pour tomber nez à nez avec des commerçants ambulants. Le cauchemar après le rêve... Les commerçants de la bouffe et du breuvage marchent tous des épaules dans leurs périmètres réduits et se liguent joyeusement contre le consommateur pour imposer leurs diktats, prenant force et teneur de loi! Le prix de la galette de pain «tabouna» grimpe à un dinar! (soit près de trois fois plus que le prix ordinaire). Celui de la bouteille d'eau minérale, tantôt chaude et tantôt tiède, galope, lui aussi, allègrement à plus de deux dinars! Le petit rêve des candidats à la baignade des illusions commence à prendre l'allure d'un cauchemar dès que l'automobiliste quitte la GP8 (route ordinaire reliant Tunis à Bizerte) ou l'autoroute du nord, à travers la bretelle d'accès à la route de Ras Jebel et Ghar El Meleh. L'encombrement et l'embouteillage prennent de l'ampleur à l'entrée de Zouaouine. Pour atteindre leur paroxysme à Aousja et précisément au niveau de l'embranchement Ghar El Meleh-Ras Jebel-Rafraf. Là, on circule au pas de tortue jusqu'à faire du surplace sur trois voies. Et les convois venant en sens inverse ne sont pas sans compliquer et étrangler davantage la circulation. Les mêmes «corvéables» à merci... Ce n'est pas fini pour les innombrables passagers presque finis! Car le «mal-malus» les attend au niveau de la galerie voûtée, «trônant» à l'entrée du village de Ghar El Meleh. Là, l'incontournable monument millénaire est juste grand pour frayer le passage à une seule et unique file de véhicules dans un sens, ou dans l'autre. Et c'est aux uns et aux autres, excédés et exaspérés, de se relayer «au compte-gouttes» sur ce passage obligatoire vers la plage, semblant à tous, au fil de leur pénible progression au pas, et du parcours du combattant, une adresse de plus en plus inatteignable! Le hic, c'est que ces expéditions infernales et ces conditions on ne peut plus dissuasives n'ont guère fini par persuader les «corvéables à merci» à renoncer à ces deux adresses balnéaires dominicales, de moins en moins prêtes et disposées à leur «ouvrir les bras». Hommes de terrain non écoutés! Au poste de la Garde nationale de Aousja, le chef du poste contacté sur place nous révèle qu'il ne cesse de vivre tous les week-ends avec son équipe de longues heures cauchemardesques. Et qu'il souffre constamment le calvaire, en même temps que ses pairs, à cause de ce problème complexe. En tant qu'opérateur sur terrain, confronté et impliqué administrativement dans la gestion de cet imbroglio, il nous confie n'avoir raté aucune occasion pour sensibiliser les parties administratives prenantes sur l'acuité du problème et son impact fâcheux sur le cours normal du trafic. «Les solutions sont là, claires et nettes», ajoute-t-il. Le parcours du combattant Par ailleurs, nous avons tendu l'oreille à l'un des automobilistes venant d'«atterrir» au parking de la plage de Sidi Ali El Mekki, après un long parcours du combattant. Accompagné d'une ribambelle de bambins, pâles comme la mort, semblant abattus et vidés, ce dernier cherchait en vain à garer sa voiture : «Pour distribuer les tickets de stationnement et engloutir de l'argent, ils s'y mettent comme des abeilles. Mais pour aider le conducteur à dénicher un bon petit coin pour stationner, nulle âme n'est fichue de se décarcasser !» Une commune frustrée De son côté, l'homme numéro deux de la commune de Ghar El Meleh, M. Mustapha Jebril, nous confie que le village supporte chaque été un fardeau monstre en disproportion avec ses capacités géographiques et les moyens financiers, matériels et humains de sa commune. Il s'agit d'un village classé comme étant une zone rurale devenue la destination privilégiée de la population du Grand-Tunis et d'ailleurs. Aucune infrastructure touristique ni routière n'y existe pour faire face à ce flux qui donne du fil à retordre aux autorités communales à travers les tonnes d'ordures que les estivants laissent derrière eux. Il nous a été de même précisé que le budget de fonctionnement communal ne compte pas plus de 420.000 dinars dont 280.000 sont distribués au titre de salaires. Aucune subvention spécifique n'a été jusqu'ici accordée à cette commune pour l'aider peu ou prou à s'en sortir avec la facette touristique qui lui a été improvisée et imposée. Côté sécurité publique, le vice-président de la délégation spéciale communale de Ghar El Meleh demande que les équipes opérant sur place soient renforcées pour mieux canaliser les flux et mieux assurer le service d'ordre toujours submergé surtout pendant les week-ends et les jours fériés. Ghar El Meleh, une bourgade qui attire les touristes Des mesures doivent être prises pour valoriser Ghar El Meleh qui accueille, chaque été, un grand nombre de vacanciers. Parmi ces mesures : - Attribuer à Ghar El Meleh le caractère et la vocation touristiques en en tenant compte dans les plans futurs d'aménagement et de développement. - Afin de faciliter l'accès à la plage de Sidi Ali El Mekki pendant la saison estivale, surtout à partir de Tunis, il y a lieu de : Se résoudre avant tout à dégager la principale voie d'accès à Ghar El Meleh, traversant Aousja. Ceci en transférant le souk hebdomadaire de ladite commune, ailleurs, dans un espace approprié. Surtout que ce souk campe tous les samedis et dimanches, lors du top de la pression estivale sur Ghar El Meleh. Eriger certaines pistes contournant de part et d'autre Aousja, en routes convenablement carrossables de manière à contribuer à décongestionner la principale artère transitant par ce village où les goulots d'étranglement rendent problématiques et hypothétiques l'accès et la sortie de Ghar El Meleh via cette voie, surtout pendant les week-ends. Réfectionner et réhabiliter la route reliant le pont de Oued Saâdane directement à Sidi Ali El Mekki. Ce qui atténuerait la densité explosive du trafic sur la route reliant l'embranchement de Rafraf-Ghar El Meleh à la plage de Sidi Ali El Mekki. Au niveau de l'entrée principale de Ghar El Meleh, doubler le passage de la galerie voûtée par une voie parallèle en sens inverse, à ,celle de la rue Habib Bougatfa. L.D.