La capitale écossaise, Edimbourg, se transforme durant le mois d'août en une grande capitale culturelle. Pas moins de six festivals y ont lieu. Une population qui passe du simple au double, près de 2 500 artistes venant d'une quarantaine de pays, Edimbourg accueille chaque année le plus grand festival au monde. Cette édition 2014 propose par exemple d'aller écouter le Kronos quartet, le chœur sud-africain Lady Smith Black Mambazo ou encore d'aller voir les Troyens de Berlioz dans la version du Mariinsky. A une programmation axée sur la musique classique, l'opéra et le théâtre, s'ajoute celle d'un immense festival « off », le Fringe, le premier du genre à avoir vu le jour : il regroupe essentiellement les one man shows et le théâtre de rue. Selon les organisateurs, environ un millier de spectacles a lieu chaque jour dans la ville. «Ce n'est pas une compétition, mais une symbiose, car chaque évènement propose quelque chose de différent», explique Sir Jonathan Mills, compositeur et directeur du festival international d'Edimbourg. «C'est une occasion merveilleuse de rêver avec les artistes.» Le dernier-né : un festival d'art contemporain Mais l'offre culturelle ne s'arrête pas là à Edimbourg: un festival du livre a également lieu durant le mois d'août, ainsi qu'un festival de musique militaire qui passionne le monde anglo-saxon. En effet, chaque année, les retransmissions effectuées par la BBC de ce son et lumière se déroulant sur l'esplanade de l'imposant château médiéval, réunissent 100 millions de téléspectateurs à travers le monde. Et comme si cela ne suffisait pas, la ville d'Edimbourg s'est dotée, en 2004, d'un nouveau festival dédié à l'art contemporain, le Edinburgh Art Festival (31 juillet-31 août). Where do I end and You begin est l'une des expositions emblématiques de l'événement cette année. Fruit d'une collaboration entre cinq commissaires venant de différents pays du Commonwealth, l'exposition met en valeur le travail d'une vingtaine d'artistes interrogeant les mythes et les idéaux liés à la notion de communauté. On peut notamment y admirer le formidable travail de la Sud-Africaine Mary Sibande et ses Portraits de Sophie, un personnage fictionnel qui lui sert à explorer les idées de classe et de race, notamment dans I'm a Lady, où l'on voit une domestique vêtue d'une immense et irréelle robe bleue. Mary Evans, artiste britannique d'origine nigériane, s'intéresse «au passé et à la manière dont les gens se souviennent de l'histoire, notamment de la traite transatlantique», analyse Richard Hylton, l'un des commissaires d'exposition. Mary Evans utilise des matériaux éphémères et fragiles, comme du papier kraft, pour représenter des silhouettes que l'on peut identifier comme étant à la fois des personnalités historiques et des anonymes. «Il y a ici un jeu entre la forme et le fond, entre le sujet sérieux qu'elle traite et l'utilisation de matériaux assez pauvres. C'est un travail à la fois commémoratif et contemplatif.»