Si le festival a réussi à relever le défi de réaliser une toile de 12.000 m2 décorée des empreintes de milliers de personnes à travers la Tunisie, un centre de lutte contre la dépendance à la drogue verra le jour Les organisateurs du festival de la paix qui se déroulera du 27 août au 21 septembre ont dévoilé vendredi, lors d'une conférence de presse à Tabarka, le programme de la manifestation. Soutenue par le bureau du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme et le conseil régional du gouvernorat de Jendouba, l'association «Amel Tounès» (espoir de Tunisie) ambitionne de battre un record, celui de la plus grande toile décorée d'empreintes de mains, détenue depuis plus d'un an par l'Arabie Saoudite (10.000m2). Imaginez le stade olympique de Radès recouvert d'un gigantesque tissu sur lequel sont apposées des empreintes de milliers de mains tout en couleur, représentant l'ensemble des 24 gouvernorats de la Tunisie. C'est ce à quoi souhaite aboutir l'association le 21 septembre prochain, jour de clôture du festival qui coïncide avec la Journée internationale de la paix. D'après le directeur du festival, Moatez Billah Oueslati, chaque gouvernorat a été doté d'un ambassadeur de la paix chargé d'organiser les festivités. Des ambassadeurs triés sur le volet sur la base de critères de jeunesse, d'indépendance politique, et de degré d'implication au sein de la société civile, qui auront à superviser la production d'un tissu de 500m2 décorés des «handprints» (littéralement empreintes de mains). Mis en avant lors de la conférence de presse, l'ambassadeur de la paix pour le gouvernorat du Kef est âgé d'à peine 20 ans. Au-delà du spectaculaire, et contrairement au record réalisé en Arabie Saoudite à la gloire du Roi, le record qu'ambitionne de réaliser la Tunisie vise à financer un projet, celui d'un centre moderne de lutte contre la dépendance à la drogue (soit un centre de désintoxication). L'énormissime tissu multicolore, symbole de la paix, sera transformé en 24.000 sacs écologiques, qui seront vendus et serviront à financer le centre en question. Selon le directeur du festival et la présidente de l'association «Emel Tounès», Emna Lahbib, les revenus des ventes ainsi que le chèque qui sera probablement délivré par le Livre des records (Guiness Book) ne représentent qu'une partie du financement du centre. Les organisateurs en appellent à la générosité des bailleurs de fonds et des mécènes. Le festival de la paix, c'est au départ une idée de la société civile à Jendouba, plus exactement de l'association «Amel Tounès» (association spécialisée dans le financement des fauteuils roulants pour les personnes démunies à travers la vente de bouchons en plastique). Président de la section de Jendouba, Moataz Billah Oueslati est émerveillé lorsqu'en 2010, il participe au Liban à l'élaboration d'un tel projet, tourné vers la paix. Il veut le même en Tunisie, mais les événements de la révolution l'empêchent d'aller jusqu'au bout. Ce projet est aujourd'hui possible, notamment grâce à l'appui de l'ONU et des autorités publiques. Un festival de la paix qui tombe à pic, à l'heure où les valeurs de tolérance, de démocratie, de liberté restent encore en débat.