L'évolution du secteur de la recherche scientifique et de l'innovation en Tunisie est, à l'évidence, le fruit de diverses orientations cohérentes et efficaces. C'est que le processus de développement économique engagé en Tunisie n'a rien laissé au hasard, pour miser sur des secteurs d'une plus-value certaine et durable. Il faut dire, à ce propos, que l'expérience des technopôles sous nos cieux est aussi féconde que remarquable. De ce point de vue, le pôle de compétitivité de Borj Cedria, Ecopark, serait une franche illustration. Niché dans un coin de rêve, entre le mont de Boukornine et la plage de la zone touristique de Borj Cedria, ce technopôle, lancé suite à une coopération nippo-tunisienne, regroupe des activités de recherche, de formation et de production, avec pour mots d'ordre, innovation et accompagnement. La finalité d'une telle démarche est, comme l'avance M.Néjib Karafi, président-directeur général du pôle de compétitivité de Borj Cedria, «de promouvoir les projets innovants, favoriser la recherche scientifique dans les domaines liés aux priorités nationales et aux besoins économiques du pays, développer des compétences de haut niveau, améliorer la compétitivité de l'entreprise tunisienne , impulser le partenariat public-privé, favoriser l'investissement direct-étranger et stimuler la création d'emplois, en particulier, pour les diplômés du supérieur». Mieux encore, «la vraie mission du technopôle est d'assurer à la région, dans laquelle il se situe, une réelle dynamique économique allant de pair avec ses spécificités et ses atouts», assure M.Karafi, tout en affirmant «que la réussite du technopôle est fort tributaire de la complémentarité des prestations et des services qu'il fournit. Ce qui donne à lire que l'harmonie des composantes d'un Ecopark est indubitablement la clé de voûte du succès. C'est pourquoi les responsables du technopôle Borj Cedria n'ont pas omis de le doter des matériaux nécessaires pour constituer un notable levier de la croissance économique de la région et du pays. Ce faisant, ledit technopôle est composé de trois espaces dédiés à la recherche, à la formation universitaire et à l'innovation. Pour ce qui est du premier espace, on compte quatre composantes: le centre de recherche et des technologies de l'énergie qui veille, d'une part, à garantir leur intégration dans le domaine économique et social, et qui assure de l'autre une veille scientifique et technologique et la formation des cadres. Puis, on retrouve le centre de biotechnologie, ayant pour tâche de participer au développement de la recherche scientifique, s'agissant de la biotechnologie végétale et de la maîtrise de l'expertise technologique. D'un autre côté, il y a le centre de recherche et technologie des eaux qui s'intéresse à l'exécution de la politique nationale relative aux ressources hydriques en procédant à la réalisation de projets de recherche - développement ainsi qu'à la formation des chercheurs. Enfin, le centre national de recherche des sciences des matériaux, composé d'un laboratoire de valorisation des ressources naturelles et matériaux de récupération et d'une unité des terres rares. Formation, innovation et accompagnement Le volet formation est assuré par l'Institut supérieur des sciences et des technologies de l'environnement. Composante intégrée du technopôle, ce premier établissement du genre en Tunisie et en Afrique date de 2003 et assure la formation de spécialistes dans le domaine de l'environnement. On apprend dans le même ordre d'idées que deux autres instituts sont en cours de construction. Il s'agit du Centre des technologies de l'information et de l'Institut supérieur des études technologiques. Reste à savoir que l'affinement de la formation académique et des potentialités individuelles et collectives nécessite la présence d'une structure disposant des normes requises. Partant, le centre des ressources technologiques se veut un véritable allié en la matière, étant chargé de la réalisation d'analyses et de tests scientifiques, technologiques et industriels, la valorisation des résultats de la recherche, l'information et la documentation, la veille technologique et l'écoute stratégique. Ce qui l'habilite pratiquement à l'intégration de nouveaux produits et à la promotion du transfert technologique. L'autre composante de choix, de l'espace innovation, n'est autre que la pépinière d'entreprises assurant l'accueil, l'hébergement de jeunes entreprises innovantes, en leur proposant un accompagnement personnalisé pendant la phase de création du projet et un suivi pendant la phase de démarrage de l'entreprise. Dans ce sens, M.Mohamed Hicheri, responsable de la pépinière, affirme que les deux projets hébergés depuis 2008, connaissent une croissance progressive et ne cessent de réaliser des partenariats avec d'importants groupes français grâce à un accompagnement bien étudié.