Un grand pas vient d'être franchi par la fédération tunisienne des cinéastes amateurs: faire du Festival international du film amateur de Kélibia (Fifak) un rendez-vous annuel, prévu cette année entre le 10 et le 17 juillet, dans son bercail traditionnel, la ville de Kélibia. Adieu Fnfak, bonjour Fifak Une telle décision n'est pas de peu d'importance, elle implique de rompre avec une tradition qui dure depuis 1982, année de la création du Fnfak (Festival national du film amateur de Kélibia) car, depuis, on alterne les sessions entre Fnfak et Fifak qui, lui, existe depuis 1964, c'est-à-dire deux ans après la fondation de la FTCA. Cette décision, prise en 2009, et concrétisée cette année, n'est par suite qu'un retour à la vocation première du plus ancien festival du genre en Afrique et dans les pays arabes. Mais cela reste un pas important qui semble venir au moment opportun, vu l'âge du festival et de la fédération, propices à une recherche d'évolution et de maturité. M. Adel Abid, président de la FTCA, avait annoncé l'année passée que les raisons qui motivent cette décision sont nombreuses. Il s'agit principalement de faire en sorte que la dynamique créée tous les deux ans lors du Fifak, auquel participe un grand nombre d'invités étrangers, ne s'essouffle pas dans l'alternance avec le Fnfak. Une autre raison importante est d'encourager les jeunes cinéastes amateurs, qu'ils soient membres de la fédération ou indépendants, afin qu'ils haussent le niveau de leurs productions en quantité et en qualité, et cela suite au constat qu'ils sont plus intéressés par les compétitions des sessions internationales que par celles des sessions nationales. M. Adel Abid revient cette année pour dire que le résultat commence déjà à être perçu. Il y a, paraît-il, de nouvelles tendances dans les œuvres présentées cette année à la sélection. Cela nous mène à parler du programme de cette session. Un concentré cinématographique Le Fifak, par lequel sont passés un bon lot de réalisateurs tunisiens (Férid Boughedir, Ridha Béhi…) et étrangers (Nanni Moretti d'Italie, Sheila Graber de Grande-Bretagne, Ahmed Ben Kamla d'Algérie…), devenus entre-temps des professionnels confirmés, tient sa réputation de son ambiance exceptionnelle — entre compétitions, rencontres avec les invités et débats — accentuée par la beauté de la ville de Kélibia et de son cadre. Les inconditionnels du Fifak sont estimés à plus de 1.000 personnes, entre participants, membres de la FTCA, étudiants en cinéma et professionnels du domaine, qui font chaque année le déplacement. La principale vocation du festival est la projection des films des différentes sections, qui a lieu chaque soir au théâtre de plein air de la maison de la culture de Kélibia. Les rencontres avec les invités ont lieu les matinées et les débats autour des films de la veille, les après-midi à l'école de pêche. Le festival compte 5 compétitions : internationale; nationale et indépendants; écoles ; scénarios ; photographie. 43 films de différentes nationalités (Russie, France, Espagne, Argentine, Iran, Algérie, Liban, Egypte…) sont sélectionnés dans la compétition internationale, parmi lesquels sept courts-métrages tunisiens. Son jury est composé de 5 membres : l'acteur tunisien Fathi Haddaoui avec qui une rencontre sera organisée le lundi 12 juillet ; le réalisateur ivoirien Pierre Laba dont le long-métrage Mariage à 3 visages fera l'ouverture du festival le 10 juillet et qui rencontrera le public le lendemain ; le cinéaste irakien Kassem Hawal, invité à une rencontre avec le public le 13 juillet ; la documentariste française Vanessa Stojilkovic, connue pour sa collaboration avec le journaliste et écrivain belge Michel Collon, qui rencontrera à son tour le public le jeudi 15 juillet. Le 5e membre du jury, le réalisateur argentin Pablo Cesar, dont la rencontre avec le public aura lieu le mardi 13 juillet, représente son pays pour la section «Pays à l'honneur», «de quelques courts rêves argentins» qui seront projetés à la suite des films de la compétition nationale le lundi 12 juillet. Il y aura également un spécial Palestine, le mercredi 14 juillet, et «le coup de cœur Fifak 2010», dans la soirée du vendredi 16 juillet. Une dernière rencontre sera prévue pour établir un bilan du Fifak à l'occasion de sa 25e session. Elle aura lieu le vendredi 16 juillet. Quant aux compétitions nationale et d'école, la première compte 16 films, qui seront jugés par les cinéastes Mustapha Taieb et Mohamed Damak ainsi que par le poète Mourad Amdouni. La deuxième qui comporte 13 films a comme jury le monteur Arbi Ben Ali, la photographe Mouna Karray et l'universitaire Amine Saafi. Un prix de la critique sera décerné par l'association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique à un film tunisien et un film étranger. Tout y est dans ce programme pour que les amateurs de cinéma soient rassasiés. Souhaitons à cette 25e session de se dérouler dans de bonnes conditions, ce qui est de la responsabilité de tous. Une rétrospective du Fifak 2009 fait le tour de tous les moments forts de cette session avant de zoomer sur le sol du théâtre de plein air de la maison de la culture de Kélibia, lieu des projections, où sont abandonnés des bouteilles en plastique, des papiers, etc. et que les agents en charge de la propreté sont obligés de ramasser… A bon entendeur!