La baisse de la production de l'huile d'olive, au cours de la campagne de cette année, par rapport à la précédente a été de 70%, ce qui ne permet pas de satisfaire toutes les demandes extérieures. Des mesures devraient être prises pour améliorer le rendement des oliveraies. Les exportations de l'huile d'olive tunisienne ont atteint, à la fin du mois de juillet 2014, près de 40 mille tonnes. Les prévisions tablent, tout au long de cette année, sur la vente de 60 mille tonnes aux différents marchés extérieurs dont près de 11 mille tonnes sous forme de produit embouteillé. L'ensemble des revenus serait de 235 millions de dinars. Ces résultats sont considérés comme modestes en comparaison avec la campagne précédente, et ce, à cause de la chute des quantités produites des olives —destinées aux huileries réparties à travers plusieurs régions du pays— de l'ordre de 70% durant la campagne 2012/2013, qui a enregistré la production de près de 370 mille tonnes d'olives permettant d'extraire quelque 70 mille tonnes d'huile d'olive de bonne qualité. La baisse de la production est imputée, essentiellement, au manque de pluies depuis la campagne de 2011/2012, ce qui a eu un impact négatif sur le rendement des oliviers et, partant, sur la production d'olives. Les régions côtières sont les plus réputées pour la production des olives. Les gouvernorats de Sfax, Monastir, Mahdia et Sousse sont encore parmi les grands producteurs de ce fruit apprécié par les consommateurs du monde entier, y compris par les Asiatiques qui ont découvert les bienfaits et le goût de l'huile d'olive —notamment celle en provenance de Tunisie— depuis déjà une longue période. Intégrer l'irrigation artificielle En effet, certains exportateurs ont participé aux foires de l'industrie agroalimentaire dont celle qui a eu lieu au Japon, par exemple, pour promouvoir l'huile d'olive tunisienne qui est déjà bien connue en Europe. Les visiteurs du stand tunisien ont manifesté leur appréciation pour ce produit. Les demandes sont donc en constant accroissement pour l'huile d'olive aux multiples vertus sur la santé et qui peut être associée à tous les repas. Les producteurs sont en mesure de commercialiser d'importantes quantités d'huile d'olive en vrac ou sous forme de produit embouteillé. Certains pays préfèrent acheter ce produit en vrac pour le mettre en bouteille dans leurs unités de conditionnement et d'emballage avant de le vendre dans le marché européen sous leur marque. Les responsables de ces unités de conditionnement doivent être appelés, toutefois, à mettre en évidence sur l'emballage et la bouteille que l'huile d'olive est produite en Tunisie. La traçabilité exige, en tout cas, que de telles informations soient publiées. Un label tunisien unique réservé à ce produit faciliterait sa promotion sur les marchés internationaux. Cependant, pour pouvoir exporter davantage de quantités d'huile d'olive tunisienne, il est nécessaire de développer la production au cours des prochaines années. Les conditions climatiques semblent conditionner dans une large mesure le volume de la production des olives. Les oliveraies ne se limitent plus aux régions côtières, depuis quelques années, puisque l'on recense, aujourd'hui, plusieurs oliveraies dans les régions du Nord et du Nord-Ouest qui sont, généralement, bien arrosées pendant la saison hivernale. Il serait rentable d'intégrer l'irrigation artificielle dans les oliveraies situées au Centre, Centre-Est et au Sud, pendant les saisons de sécheresse ou de faible pluviométrie. Le système de goutte-à-goutte pourrait être considéré comme une solution appropriée pour irriguer les oliveraies sur une certaine période. Programme de rajeunissement des oliviers Cette irrigation va, certes, avoir un coût supplémentaire au niveau des frais de production. Mais les producteurs pourraient bénéficier des revenus importants en devises suite aux opérations d'exportation, d'autant plus que les prix proposés sur le marché international sont souvent revus à la hausse. Par ailleurs, plusieurs agriculteurs sont confrontés au problème du manque de la main-d'œuvre pour la cueillette des olives après maturation. Les jeunes ne semblent pas intéressés à ce travail sous prétexte qu'il est mal rémunéré et précaire (saisonnier). Certains agriculteurs ont proposé de recourir aux travailleurs inscrits dans le programme des chantiers d'intérêt public pour participer à cette opération de cueillette qui dure quelques jours. Cette année, on a enregistré aussi des vols de quantités d'olives. A noter que plusieurs pays sont entrés, au cours des dernières années, dans le club des exportateurs d'huile d'olive, mais de nombreux consommateurs ont une préférence pour le produit tunisien à grande valeur ajoutée. L'huile extra-vierge tunisienne est considérée comme l'une des meilleures dans le monde. Malheureusement, la production n'est pas toujours en mesure de satisfaire la demande comme c'est le cas cette année. Le rajeunissement, d'une façon progressive, des oliviers devenus stériles ou peu productifs est également nécessaire pour améliorer le rendement. Un programme a été, d'ailleurs, arrêté et mis en œuvre depuis quelques années par le ministère de l'Agriculture pour remplacer les oliviers stériles et vieux. L'arbre nouvellement planté a besoin d'une certaine période —qui se compte en années— pour être productif. C'est pourquoi le renouvellement des oliviers doit se faire par étapes en commençant par les arbres les plus vieux. Malgré les problèmes rencontrés, le secteur de l'huile d'olive doit être préservé et perpétué d'une génération à une autre. La Tunisie a toujours été connue pour ses oliveraies qui couvrent de vastes superficies du territoire.