Lassaâd Dridi invite le clan stadiste à éviter tout excès d'euphorie et raisonne en termes de projet La tentation est pourtant facile tellement c'est le jour et la nuit ! Comment le fan ne s'emporterait-il pas à la vue de ses couleurs favorites caracoler en tête de classement et pointer à un premier rang franchement inespéré au vu des vicissitudes d'il y a à peine trois mois ? Tout supporter stadiste digne de ce nom ne peut guère échapper à l'euphorie. Il y a au fond de quoi facilement se griser et penser que c'est déjà arrivé. Comment ne pas rêver de lendemains qui chantent quand on regarde dans le rétroviseur pour aussitôt se rendre compte d'où l'on vient ? «Gardons les pieds sur terre, insiste le coach rouge et vert, tout heureux de voir le ST gagner son premier match devant le CSHL depuis 2009. Restons lucides pour mesurer ce qu'est la réalité de notre effectif qui doit être renforcé par de nouvelles recrues. Il y a une dynamique positive, le succès appelle le succès. Nous construisons sur du solide». Il suffit de prononcer le terme «projet» pour voir Dridi s'enthousiasmer car c'est un thème qui le passionne et lui tient à cœur de façon incroyable : «Tout le monde, y compris les détracteurs, sait que je suis porteur d'un projet au centre duquel se situent les enfants du club, les jeunes joueurs du cru, analyse-t-il. Alors que d'autres se contentent de faire des discours savants et mielleux, je préfère agir, être dans l'action, le concret. Mon objectif est de réhabiliter le club et le réconcilier avec ses splendeurs passées. Par quel moyen ? J'ai axé mon action sur la nécessité de donner leur chance au plus grand nombre d'enfants du Stade, tout en les encadrant par des locomotives, ces fameuses recrues ciblées. Fraîcheur, ambition. Jeunesse : le groupe doit posséder ces qualités», assure-t-il. Un coach à caractère «J'ai pris des risques en acceptant la saison dernière de prendre les responsabilités techniques d'un club menacé par la relégation», rappelle un Dridi féru de pari. Cette escalade de l'Himalaya le galvanise, le transfigure. Bref, un technicien à caractère. Du moins, c'est ainsi qu'il se définit. Sans fausse modestie, car ce n'est pas vraiment le genre. Il n'hésite d'ailleurs pas à proclamer que les résultats étaient allés nettement au-delà des espérances. «A l'intersaison, j'ai réclamé des renforts ciblés, souligne-t-il. Je sais ce que je veux : un pivot pour aider Alex Somian, et c'est Chaker Bergaoui, un joueur de qualité capable de nous apporter énormément. Un demi de couloir gauche pour remplacer Ali Abdi, et c'est Moez Aloulou que nous avons pris. Il nous reste à engager un gardien de but, un attaquant et un régisseur». Déjà, l'attaquant pourrait être le Burkinabé Diawara, lequel s'entraîne depuis quelques jours avec les Stadistes. Tests contre la sélection olympique et le SCBA Le staff technique conduit par Lassaâd Dridi va profiter des deux prochains matches amicaux de la trêve internationale pour le tester : vendredi prochain contre la sélection olympique coachée par Nizar Khanfir et dimanche prochain face au Sporting Club de Ben Arous. Peut-être la trêve vient-elle mal à propos briser le rythme qui allait crescendo. Le ST a su étaler son réalisme et l'efficacité non seulement de ses attaquants, mais également de ses demis et défenseurs. Et tirer les dividendes de la continuité, le même onze étant confirmé d'une semaine à l'autre. Sans oublier la stabilité technique qui se traduit aujourd'hui par la touche subtile de Dridi lequel stabilise dès le début de saison des compartiments très performants, plus particulièrement les défenseurs de couloir (Ben Ali à droite et Bejaoui à gauche) et la paire de milieux récupérateurs (Alex et Awadhi). Il est peut-être top pour parler d'un «miracle stadiste». Il n'en reste pas moins qu'en pleine canicule de la fin d'août, on n'est légitimement en droit d'évoquer «le printemps stadiste».