Le premier tour de manivelle a commencé lundi dernier, le premier long métrage de Leila Bouzid dépeint des portraits de femmes et une société en pleine mutation. Farah cherche à tout prix un sens à sa vie, elle intègre un groupe de musique contre la volonté de sa mère, un parcours semé de travers et de mauvaises surprises en cours de route. Voilà l'histoire du premier long métrage Oiseau de nuit de Leila Bouzid qui entame sa première semaine de tournage. Et prendra fin dans six semaines. Ce film a été initialement intitulé Dieu protège ma fille pour devenir ensuite Touir ellil (Oiseau de nuit). Le film est produit par «Propaganda», sa sortie est prévue pour la fin de l'année. C'est l'été 2010, quelques mois avant la révolution, Farah, 18 ans, est une jeune fille qui vit avec sa mère. Elle intègre un groupe de musiciens engagés et commence dès lors à chanter et à découvrir la liberté, l'amour... Contre la volonté de sa mère, Hayet, un rôle campé par l'actrice et chanteuse Ghalia Ben Ali, la jeune fille prend connaissance petit à petit, des interdits et des tabous de sa société. Les deux femmes s'opposent, se confrontent. Farah finit par se libérer, mais c'est pour tomber entre les mains de la police. Voilà l'histoire du long métrage Oiseau de nuit. «Le film retrace le parcours de deux personnages complémentaires, à savoir la mère et la fille. Dans le film, on trouve un groupe de musiciens qui va jouer de la musique originale, composée spécialement pour le film par Khayam Lami, un compositeur irakien installé en Tunisie», nous a confié la réalisatrice. Leila Bouzid, réalisatrice et scénariste, fille du grand cinéaste tunisien Nouri Bouzid, a déjà à son actif plusieurs courts métrages comme Zakaria, une fiction de 27 minutes produite en 2013, Soubresauts (Mkhobbi fi Kobba), une fiction de 22 minutes. Elle a aussi participé à l'écriture de Vent du Nord, un long- métrage de Walid Mattar. Ses films ont été primés dans de prestigieux festivals. Oiseau de nuit sera, donc, son premier long métrage. «Oiseau de nuit est né de ma conviction profonde qu'il faut raconter l'atmosphère pesante dans laquelle vivaient les Tunisiens, l'absence de liberté d'expression, la sensation d'étouffement et de délation, qui devenaient insupportables. Et montrer, face à cela, la jeunesse qui s'agitait et qu'on empêchait de s'épanouir et qui finit par exploser. J'ai voulu dépeindre ce portrait de femmes au cœur d'une société en ébullition», nous a-t-elle affirmé. Oiseau de nuit de Leila Bouzid se fera sous la bonne étoile d'un producteur des plus prometteurs et reçoit la bonne énergie d'une équipe jeune et dynamique.