Leekens a instauré la concurrence. Et ce n'est pas plus mal... Cela fait une éternité que l'équipe nationale n'a pas été aussi impliquée dans son jeu et, surtout, dans l'engagement sans faille de ses joueurs. Cela fait un bail que nous n'avons pas vu des joueurs mouiller le maillot du temps de Ben Slimane, Bouazizi, Limam, Beya et feu Berrekhissa, pour ne citer qu'eux... Car, ces dernières années, bon nombre de joueurs, notamment les fameux «expatriés», dont la plupart sont des remplaçants dans leurs clubs, viennent faire les stars en équipe nationale et font attention pour ne pas se blesser. Bref, pour beaucoup d'entre d'eux, l'équipe de Tunisie faisait office d'une plus-value pour la carte de visite, mais également un moment de répit avec, à la clef, un semblant d'agence de voyages. Ce temps, pas si lointain, semble être enfin révolu. A moins que l'effet Leekens ne soit limité à un match et franchement, ce n'est pas ce qu'on souhaite pour notre team national qui a retrouvé enfin son public, perdu quelque peu après le sacre continental de 2004. Individualités... A la lecture de la liste des joueurs convoqués par le sélectionneur national, la première idée venue à l'esprit est que le Belge veut faire du neuf avec du vieux. Comme si Georges Leekens voulait nous dire : «Les gars, vous avez une bonne équipe nationale. Il faut juste faire les bons choix et savoir motiver la troupe». On ne sait pas ce que Leekens a pu chuchoter aux oreilles, mais le constat est là : les joueurs se sont lancés sur le terrain comme des «chevaux de course». Excusez-nous pour la comparaison, mais la rapidité avec laquelle les actions ont été construites et le rythme imposé par nos internationaux nous remémore la CAN 1996. A l'époque, on n'est parti de rien, après avoir essuyé un lourd échec à domicile deux ans plus tôt, pour finir la course comme finaliste face au pays organisateur, l'Afrique du Sud. Dans la configuration de jeu de Leekens, il y a des joueurs qui ont pu s'exprimer pleinement à l'instar de Chikhaoui, Khazri et Mohsni. Toutefois, ils ont raté beaucoup d'occasions. En témoigne la tête de Chikhaoui qui s'écrase sur la transversale, pourtant,servi royalement par Khazri (12'). Les Tunisiens auraient pu aussi tuer le match à la 54' lorsque Maaloul centre de la gauche pour Mohsni mais la balle de ce dernier s'écrase sur le cadre. Malchance ou précipitation? C'est un peu les deux à la fois. Car devant, Hamza Younès a été, la plupart du temps, isolé. Faute de quoi, Chikhaoui, Mohsni et Khazri ont été contraints de s'appuyer sur leur exploit individuel. Heureusement que Khazri a trouvé la faille et mis fin à la poisse qui a poursuivi l'équipe de Tunisie, 74' durant. Msakni : à quoi joue-t-il ? Dans ce beau paysage que nous a offert l'équipe nationale, deux joueurs ont failli gâcher le spectacle. Il y a, d'abord, Farouk Ben Mustapha, sorti de sa zone sur un contre adverse et qui a failli faire cadeau d'un deuxième but à l'adversaire, ce qui aurait pu nous compliquer sérieusement la tâche. On était déjà à une heure de jeu et le Botswana menait au score. C'est la seule gaffe qu'on reproche à Ben Mustapha, mais elle aurait pu nous coûter très cher. Venons à présent au seul joueur de la sélection qui a faussé la note. Il s'agit de Youssef Msakni. Sur les 68 minutes qu'il a jouées, Msakni a été l'auteur de deux accélérations seulement avant de se tenir lamentablement la jambe, comme un enfant gâté, suite à un fauchage. Depuis la 43', il réclamait son changement et traîna les jambes. Franchement, il est temps que Georges Leekens fasse une petite révolution du palais. Faire du neuf avec du vieux, c'est son affaire. Mais des joueurs qui traînent les jambes en sélection et qui ne se donnent pas avec le cœur : on n'en veut plus en sélection.