Il n'en pouvait plus qu'on ne parle plus de lui. Alors, il sort un pétard mouillé Dimanche sport ou le flou peu artistique. Enfin, on attend et on attendra de voir une enquête sur les Jeux Olympique de Nankin Viré du Kef, viré du CAB, viré de l'Espérance et viré de l'Equipe nationale, Nabil Maaloul n'en finit pas de déverser sa rancœur et son venin sur ceux qui ont commis le crime de lèse-majesté de le mettre à la porte. Et là où il passe, il fait des dégâts. Le Kef en division inférieure, le CAB et son pauvre président, Ahmed Karoui, en faillite sportive et financière, l'Espérance avec une équipe vidée et à genoux et l'Equipe nationale avec une image ultérieurement abîmée et la claque historique du Cap Vert à Radès. Dimanche, il était là sur les écrans, lui ex-sélectionneur en faillite, pour donner des leçons à Leekens et au monde entier. Ce qu'il a dit était peut-être logique, sensé mais l'on s'était naturellement posé la question de savoir pourquoi il ne l'avait pas fait lui-même, du temps où il était à la tête de l'Equipe Nationale, quand il disposait d'une carte blanche de la part de son patron Wady Al Jary. Sans doute «déçu» par la victoire in extrémis de notre onze national face au Botswana, voilà qu'il change le fusil d'épaule. C'est que le Maâloul a horreur qu'on ne parle pas de lui. Et quand cela se vérifie, il invente une histoire, une polémique. La toute dernière? Dans une interview, il lance un pavé dans la mare : «J'ai été viré de l'Espérance pour des raisons politiques. Pour avoir rencontré Béji Caïd Essebsi». Deux précisions : c'est Nabil Maâloul qui a insisté pour rencontrer Béji Caïd Essebsi, probablement par l'intermédiaire du fils de ce dernier, inconditionnel espérantiste. Le bon Béji n'a pas refusé mais cette «rencontre au sommet» n'a pas eu l'effet escompté pour Nabil Maâloul, qui espérait en tirer un meilleur profit. Quelques mois plus tard, voilà que Maâloul nous sort cet épisode dans une tentative de le capitaliser, à la veille d'Egypte-Tunisie. Sa cible? L'Espérance et Hamdi Meddeb. Or, tout le monde sait pourquoi Nabil Maâloul a été viré de l'Espérance. A ce propos, nous regrettons que Hamdi Meddeb soit un peu taiseux et n'ait pas tout dit sur les dégâts sportifs et financiers causés par Nabil Maâloul. Et que le club paye encore aujourd'hui. Très cher. Une chose est sûre : Nabil Maâloul n'aura pas ainsi réussi sa rentrée médiatique, sportive et... politique. FTF - Dimanche Sport : liaisons dangereuses Notre collègue Kaïes Reguez est l'attaché de presse de la Fédération tunisienne de football, dont il est salarié. De ce fait, son patron n'est autre que Wady El Jary. Rien d'anormal jusque-là sauf que l'ami Kaïes est également le producteur de l'incontournable «Dimanche Sport», émission suivie par des millions de téléspectateurs tunisiens. D'ailleurs, nous avons eu droit à la fin de Tunisie-Botswana à une déclaration triomphaliste de Wady Al Jary, dont les apparitions se font pourtant très rares. Et pour cause: l'homme et son institution n'ont récolté que des déboires depuis voilà plus de deux ans date de leur prise de pouvoir. Et quand on connaît le personnage, sa capacité à manœuvrer et à manipuler, ainsi que son habileté à s'assurer la sympathie et la «collaboration» (pour ne pas dire plus) de certains médias, on ne peut qu'être perplexe vis-à-vis de ce conflit de compétences, allégrement assumé par notre collègue Kaïs Reguez. Etre l'attaché de presse auprès d'une institution, c'est lui vouer fidélité et loyauté. D'ailleurs c'est pour cela qu'elle vous paye et qu'elle vous assume. Et si, en plus, on endosse une seconde casquette qui a un rapport direct avec la seconde, on ne peut que servir la cause du patron. Du reste, nous, journalistes, savons qu'il y a mille manières de le faire. Un producteur, ça peut choisir un sujet, un angle précis, donner la parole à quelqu'un et la refuser à un autre, fermer les yeux sur tel ou tel incident ou zapper tel ou tel débat qui dérange. Il ne s'agit pas là d'un procès d'intention, mais d'un constat réel, qui à la limite, nous gêne. Demain, si une dérive devait le vérifier, qui attaquerions-nous ? Wady Al Jary ? Il pourra toujours se défendre et dire qu'il n'y est pour rien. Notre collègue Kaïes Reguez ? Franchement, cela nous gênerait. Mais qu'on soit d'accord sur quelque chose. Nous n'hésiterons pas à faire notre boulot. Et ce qui nous ferait encore plus de peine, c'est que tout cela finisse par éclabousser un autre collègue, un autre ami : Mehdi Kattou. Au concerné de choisir. Nous, nous n'avons pas le choix. La déontologie doit être respectée par tous ! Au royaume de l'impunité Une semaine, un mois, des mois passeront sans qu'aucune enquête ne soit ouverte sur la débâcle des Jeux olympiques de la jeunesse de Nankin, de la énième débâcle pour notre sport et sûrement pas la dernière. La loi est à l'Omerta (le silence) et la tenue au camouflage. Puis, qui demandera des comptes à qui ? Ce ne sont pas les responsables d'une telle débâcle qui demanderont à d'autres responsables de cette débâcle des comptes. L'affaire se règle entre complices et personne ne vend la mèche. Aucune enquête, aucune sanction non plus. Les responsables, investis d'un mandat de 4 ans, resteront en place. Soit jusqu'à la prochaine échéance, les Jeux olympiques de 2016 au Brésil. Les championnats du monde, on n'en parle même pas ! Dans une administration, une entreprise ou ailleurs, le couperet tombe à la première faute grave. Questionnaire, conseil de discipline et même le renvoi pur et simple. Pour les délits, c'est la prison. Or, les responsables de notre sport se maintiennent en place au nom de la légitimité des urnes. Un mandat, c'est un mandat. Ils oublient un peu trop vite qu'ils se sont présentés avec un programme et des objectifs. Et que si ces programmes ne sont pas respectés et atteints, ils doivent débarrasser le plancher, ou la chaise. C'est comme vous voulez. En d'autres termes, ils s'accrochent à une légitimité rendue caduque par leur œuvre et leurs résultats calamiteux. A l'heure où le pays est en plein apprentissage de la démocratie et de ses règles, il est bon de rappeler à nos responsables sportifs que la règle principale de la démocratie, c'est de réussir sa mission et, en cas d'échec, il faut présenter sa démission. Mais il y a plus simple et plus légal : se faire retirer la confiance par le collège électoral. Les clubs pour les fédérations et les fédérations pour le comité olympique. Allez, vous avez compris: dans les clubs et dans les fédérations, c'est encore pire ! L'Omerta profite donc à tous. Sûrement pas à notre sport en tout cas !