Le président de l'ANC s'est engagé à démissionner de la présidence de l'ANC dans le cas où il se porterait candidat d'Ettakatol à la présidentielle. Qu'en sera-t-il exactement? Il y a plus d'un mois, des dirigeants du parti Ettakatol avaient évoqué que Mustapha Ben Jaâfar démissionnerait de son poste de président à l'ANC dans le cas où il se porterait candidat à la présidentielle. Ce qui a été confirmé le samedi 26 juillet 2014 dans une déclaration du porte-parole du parti, Mohamed Bennour à la TAP et sur les ondes d'Express-FM. La date de cette démission a été même annoncée par la plupart des médias, soit le 1er septembre 2014. D'ailleurs, Ben Jaâfar s'est engagé lui-même à démissionner de la présidence de l'ANC dans le cas où il se porterait candidat à la présidentielle lors d'un entretien publié, en mars 2014, dans «Leaders Magazine», «Démissionner, selon lui, devrait être l'évidence même et cela doit s'appliquer aussi bien au président de la République, Moncef Marzouki, s'il se porte candidat, pour que la compétition soit à armes égales». Mais, à ce jour, Ben Jaâfar occupe toujours le perchoir de l'ANC et aucune démission n'est réellement annoncée. Pourtant, depuis le 1er septembre, le président d'Ettakatol a été officiellement investi candidat à la présidentielle par son parti, comme l'a annoncé le porte-parole Mohamed Bennour lors de la conférence de presse consacrée à la présentation des listes des candidats d'Ettakatol aux législatives. Alors, démissionnera ou démissionnera pas ? Pour en savoir plus nous avons posé la question au porte-parole d'Ettakatol. Qui a précisé : «D'abord, Mustapha Ben Jaâfar ne s'est pas encore exprimé sur son investiture par le parti en tant que candidat à la présidentielle. Et c'est au cours du Conseil national d'Ettakatol, qui se tiendra samedi et dimanche prochains, qu'il acceptera officiellement cette investiture et qu'il déposera, ensuite, sa candidature auprès de l'Isie. D'autre part, la situation du pays a changé depuis mars dernier, notamment sur le plan sécuritaire. Mustapha Ben Jaâfar croyait que le projet de loi antiterroriste allait passer rapidement, juste après le vote du Code électoral. Mais la loi antiterroriste a nécessité de longues discussions sur plusieurs plans, sans compter la gestion du problème de l'absentéisme à l'ANC et de l'application de retenues des journées d'absence non justifiées des salaires des députés, ce qui nécessite l'élaboration d'une liste dans un esprit de justice et d'équité. Tous ces facteurs ont joué. Mais il est sûr que notre candidat à la présidentielle réfléchit à cette question, qu'il tranchera définitivement dans un sens ou dans l'autre, d'ici lundi ou mardi prochains. Il s'adressera éventuellement à l'opinion publique afin d'expliquer sa position et sa décision». Maintenant, il existe un problème d'équité par rapport aux autres candidats à la présidentielle, qui demeure entier si le président de l'ANC, mais aussi de la République, ne démissionne pas. Mais le porte-parole d'Ettakatol se projette dans le futur, plus précisément en 2019, et fait remarquer, sur un ton agacé : «Dites-moi, est-ce que les futurs présidents de l'Assemblée du peuple et de la République seront obligés de démissionner en 2019, s'ils se portent candidats à la présidentielle? Toute cette histoire de démission est une invention typiquement tunisienne». N'empêche, ce problème d'équité et d'égalité entre les différents candidats demeure entier. S'ils ne démissionnent pas, Mustapha Ben Jaâfar et Moncef Marzouki seront des candidats qui bénéficieront d'un avantage grâce à leurs postes. La balle est dans le camp de l'Isie et de la Haica.