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Des réformes structurelles, une vision globale de l'économie nationale
Rapport annuel de la BCT 2013
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 09 - 2014

Le pays restera confronté à moyen terme à d'importants défis, notamment un faible niveau de croissance, un chômage élevé, de vastes disparités régionales, un système financier fragile, ainsi qu'une marge budgétaire de plus en plus réduite, ce qui nécessite des réformes structurelles dans le cadre d'une vision globale de l'économie nationale pour les prochaines décennies
Dans le rapport annuel de la Banque centrale de Tunisie de l'année 2013, publié récemment, le gouverneur de la banque, M. Chedly Ayari, a souligné que « le rythme de l'activité économique est demeuré modeste au cours de cette année avec en prime une accentuation des pressions sur les plans budgétaire et du compte extérieur dans un contexte toujours marqué par un niveau élevé du chômage, notamment pour les jeunes diplômés, et par les disparités régionales ».
Il n'a pas manqué de rappeler ainsi que le taux de croissance s'est limité à 2.3% l'an passé et que le ralentissement de l'activité économique s'est confirmé, durant la première moitié de l'année 2014, dans les secteurs-clés de l'économie, notamment le secteur industriel, avec une baisse de la production énergétique alors que les principaux secteurs orientés vers l'exportation ont perdu de leur dynamisme.
De même, « le secteur des services a perdu de sa vitalité sous l'effet surtout du repli de l'activité touristique et du transport. De ce fait, la croissance économique est demeurée anémique (2,2% au premier trimestre de l'année en cours) et ne devrait pas dépasser 2,8% pour l'ensemble de l'année, ce qui est de nature à réduire de manière significative le taux de chômage, notamment celui des jeunes diplômés, et à améliorer le niveau de vie des citoyens», ajoute le gouverneur de la BCT.
Une situation économique alarmante due essentiellement à l'aggravation des déséquilibres financiers internes et externes, au « creusement sensible du déficit courant sous l'effet de l'accélération des importations de l'énergie et des biens alimentaires face à des exportations en perte de vitesse, des flux des IDE en net recul, au taux d'endettement tendanciellement élevé et une accélération de l'inflation, faisant peser encore plus de pressions sur les réserves en devises, sur la liquidité de l'économie et la valeur de la monnaie nationale».
Des mesures de redressement immédiates seront de nature à éviter au pays des « dérapages irréversibles» dont «le coût économique et social serait non seulement intolérable mais surtout insurmontable pour la communauté nationale».
Ces mesures seront axées sur la consolidation du rythme de l'activité de production, l'arrêt de l'hémorragie du déficit commercial, la redynamisation du secteur touristique, la rationalisation des dépenses publiques, tout en évitant des mesures fiscales d'austérité, le renforcement de l'effort de recouvrement et la lutte contre l'évasion fiscale.
«En outre, des actions immédiates doivent être prises afin de contrecarrer les tensions inflationnistes telles que la stabilisation de l'offre et de l'approvisionnement des marchés, la constitution des stocks régulateurs, l'intensification du contrôle économique et la lutte contre le commerce parallèle... Même si les mesures précitées sont de nature à soutenir une certaine stabilité macroéconomique à court terme, le pays restera confronté à moyen terme à d'importants défis, notamment un faible niveau de croissance, un chômage élevé, de vastes disparités régionales, un système financier fragile, ainsi qu'une marge budgétaire de plus en plus réduite, ce qui nécessite des réformes structurelles dans le cadre d'une vision globale de l'économie nationale pour les prochaines décennies : restructuration de l'économie au profit des secteurs prometteurs et à forte valeur ajoutée, promotion de l'investissement privé, matrice de la création de richesses et des emplois futurs, réforme de la fiscalité et du système de subvention, correction des vulnérabilités financières et de la gouvernance du secteur bancaire et financier... », précise M.Ayari.
Activité économique et financière
D'après le rapport annuel de la BCT pour l'année 2013, la croissance économique en Tunisie s'est ralentie en 2013 sous l'effet de l'instabilité politique et des problèmes sécuritaires qui ont eu des retombées négatives sur le tourisme et les IDE. Idem pour la production agricole, essentiellement la récolte céréalière qui a régressé suite à de mauvaises conditions climatiques, ainsi que pour le secteur de l'extraction du pétrole et du gaz naturel qui a baissé de 7,1%. A cela s'ajoutent la persistance des faibles performances économiques dans les pays de l'UE et l'instabilité permanente en Libye, affectant les secteurs manufacturiers exportateurs. D'où la stabilité de la croissance à un taux moyennant 2,3% en 2013 contre 3,9% l'année précédente et 4,5æ% prévu initialement dans le budget économique.
Pour faire face au ralentissement de l'activité économique et limiter les conséquences de la baisse de la demande émanant de l'extérieur, l'Etat a poursuivi, en 2013, une politique budgétaire expansionniste. En effet, le déficit budgétaire s'est situé à 6,2% du PIB contre 5,2% en 2012. Le budget de 2013 est resté axé sur les dépenses courantes plutôt que sur l'investissement public avec une masse salariale présentant près de 36% et des subventions dépassant 20% des dépenses totales.
Selon la même source, le taux de chômage a reculé, pour se situer à 15,3% à la fin de l'année 2013, avec un taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur qui demeure à un niveau très élevé, soit 31,9%.
En ce qui concerne l'inflation, elle a atteint un taux relativement élevé, soit 6,1% en moyenne contre 5,6% en 2012 et 2011.
Compte tenu de la baisse des réserves en devises et des besoins accrus en financements extérieurs, la Tunisie a signé, en juin 2013, un accord stand-by sur deux ans de 1,74 milliard de dollars américains avec le FMI pour appuyer le programme des réformes économiques du pays sur la période 2013-2015 visant à renforcer les marges de manœuvre budgétaire et extérieure et encourager une croissance plus forte et inclusive.
Pour 2014, les estimations du budget économique prévoient un taux de croissance de l'ordre de 2,8% sur fond d'une amélioration anticipée de la demande aussi bien intérieure qu'extérieure. D'après le rapport, la demande intérieure serait stimulée, surtout, par l'augmentation de la consommation et par la hausse du rythme de l'investissement qui tirera profit de l'amélioration du climat des affaires et du regain de confiance des investisseurs locaux et étrangers. L'amélioration de la conjoncture économique internationale contribuera également à la reprise du rythme de l'activité économique et de la croissance au niveau national.
Analyse sectorielle de la croissance économique
La croissance économique a enregistré un ralentissement en 2013, soit 2,3% contre 3,9% l'année précédente, sous l'effet de la mauvaise performance du secteur agricole ; la régression des industries non manufacturières et la décélération perçue au niveau des services marchands, particulièrement le tourisme et le transport.
Le secteur agricole et de la pêche a été affecté par les aléas climatiques durant la première moitié de l'année 2013. En effet, la production de céréales a baissé de 42,7% pour se situer à 13 millions de quintaux ainsi que celle de la pêche et de l'aquaculture qui a régressé de 2% (116 mille tonnes), alors que la production de l'huile d'olive et de l'élevage a progressé respectivement de 21% et 2,7%.
Pour ce qui est du secteur de l'industrie, il a observé une légère baisse de 0,2% contre une croissance positive de 2,7% enregistrée en 2012. « La valeur ajoutée des industries non manufacturières a chuté de 2,3% suite au fléchissement du secteur de l'énergie de 5,3% et au ralentissement de l'activité minière ».
Quant aux industries manufacturières, elles ont enregistré une croissance modérée de 1,5% tirée principalement par la reprise des industries chimiques (9,4% contre -5,9%), des industries alimentaires (2,3% contre -2,8%) et des industries du textile-habillement, cuir et chaussures, en relation avec la légère amélioration de la conjoncture européenne en 2013.
Selon la même source, le secteur du tourisme a enregistré un ralentissement dû au climat d'insécurité qui a prévalu dans le pays au cours de 2013. Les indicateurs ont montré que les entrées des non-résidents ont augmenté de 5,3%, essentiellement pour les Maghrébins, alors que pour les Européens, elles ont baissé de 2,3%. Pour les nuitées, elles ont accusé une stagnation de -0,2%. Les recettes touristiques en devises, elles, ont enregistré une forte décélération, soit +1,7%, avec celle du rythme de croissance du secteur touristique qui est passée de 10.5% en 2012 à 1.7% en 2013.
Parallèlement, le secteur du transport a enregistré une décélération, soit 2,8% contre 7,1% en 2012, imputable au recul de l'activité du transport aérien (4,4% contre 32% en 2012) aussi bien sur les lignes internationales qu'intérieures.
Le rapport montre que, pour l'année 2014, les prévisions pour le budget économique tablent sur une croissance de 2,8% en relation avec l'amélioration attendue de l'activité agricole et la reprise de certains secteurs des industries manufacturières, surtout les industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre et les industries mécaniques et électriques. Pour ce qui est des industries non manufacturières, elles poursuivraient leur régression à un rythme moins important que celui enregistré en 2013, principalement les hydrocarbures.
Ralentissement de la demande intérieure
La demande intérieure s'est accrue de 1,8% aux prix constants contre 4,9% en 2012, enregistrant ainsi un ralentissement, affectant surtout la consommation privée et l'investissement. Quant à la demande extérieure, elle a été marquée par une baisse des exportations et des importations de biens et de services.
La consommation nationale finale s'est accrue de 4,6% en termes constants de 10.7% en termes courants, contre respectivement 5,1% et 10.9% en 2012, se traduisant par une légère hausse de la propension moyenne à consommer qui s'est établie à 86.5% du revenu national disponible brut.
L'évolution modérée de l'investissement est due au climat d'incertitude qui a prévalu en 2013, affectant ainsi l'investissement privé, comme en témoigne le ralentissement de l'évolution des crédits à l'économie, outre la baisse des investissements directs étrangers (IDE) et celle des dépenses d'équipement de l'Etat. En 2014, il est prévu une évolution graduelle de la demande intérieure en dépit de la baisse de l'investissement en termes constants et la poursuite du ralentissement de la consommation privée et publique.
Pour ce qui est de la demande extérieure, « les exportations de biens et services ont enregistré en 2013 une évolution modérée de 3,3% aux prix courants et une baisse de 4,1% aux prix constants sous l'effet de la faiblesse de la demande européenne. En outre, la situation intérieure défavorable a affecté l'activité touristique et celle des industries non manufacturières en relation avec les perturbations sociales au niveau des sites de production et de l'activité de transport du phosphate brut. La baisse des exportations de l'énergie et la quasi-stagnation de celles du secteur des mines, phosphates et dérivés ont été compensées par une progression des exportations des autres secteurs, notamment les industries mécaniques et électriques et le textile-habillement. Pour leur part, les exportations des services ont été affectées par la baisse de l'activité touristique qui reste en deçà de son niveau atteint en 2010 et de celle du transport aérien ».
Atténuer les pressions sur le marché du travail
Le marché du travail a connu une certaine reprise au début de l'année 2013, avec un repli du taux de chômage, passant de 16,7% à la fin de 2012 à 15.3% un an après, et ce, grâce à la nette accélération des créations d'emplois réalisés et qui ont atteint environ 113 mille postes. Ainsi, le nombre de chômeurs a enregistré une baisse de 6,7%, revenant à 610 mille personnes en 2013, dont le nombre des diplômés du supérieur demeure assez élevé, se situant à environ 242 mille chômeurs.
Eu égard à l'importance des défis à relever dans le secteur de l'emploi, une série de mesures ont été prises en 2013 afin d'atténuer les pressions sur le marché du travail et d'accélérer le rythme des créations d'emplois. En effet, dans le cadre de la révision des mécanismes de la politique active de l'emploi, des modifications ont été apportées au décret relatif aux programmes du FNE, visant la simplification des procédures et des conditions d'adhésion au programme d'encouragement au travail ainsi qu'à la régularisation de la situation des bénéficiaires du contrat emploi-solidarité dans le cadre des travaux d'utilité publique sur la base de critères objectifs fondés sur les indicateurs de développement régional.
En effet, après la signature des accords de coopération entre le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle et la BTS visant la promotion du travail indépendant, les créations nettes d'emplois ont progressé de 32,7%, passant à environ 113 mille postes d'emploi créés en 2013.
En 2014, les efforts sont orientés vers la réalisation d'une croissance plus solide, inclusive et génératrice d'emplois à un rythme de création d'entreprises plus accéléré. L'accent sera mis sur la valorisation du rôle des régions dans la promotion de l'emploi à travers l'amélioration de leur compétitivité et l'exploitation optimale de leurs ressources. Ainsi, la création de 90 mille nouveaux postes d'emploi est prévue selon le budget économique 2014.
Au niveau des salaires, l'année 2013 s'est caractérisée par une stabilité des salaires dans le cadre d'une politique de rationalisation et de réduction des dépenses suite à un commun accord pris par l'organisation syndicale (Ugtt), l'organisation patronale (Utica) et le gouvernement.
Selon la même source, le nouveau contrat social signé le 14 janvier 2013 a été axé sur la protection sociale, les relations professionnelles et le travail décent, la politique de l'emploi et de la formation professionnelle, le progrès économique et le développement régional. Parmi les dispositions les plus importantes prévues dans ce contrat figure la création d'un fonds d'assurance contre la perte de l'emploi, dont le financement sera garanti par les partenaires sociaux avec, comme objectif primordial, la protection du salarié.
En 2014, trois autres accords-cadres ont été signés qui concernent le démarrage des négociations sociales sur les majorations salariales dans le secteur privé, le deuxième porte sur la production et la productivité et le dernier accord porte sur le pouvoir d'achat et les prix.


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