Le deuxième concours de courts métrages, lancé en mars dernier, par le Goethe institut et l'Institut français de Tunis, sur le thème du «Couple», en est à sa dernière phase avant la première projection et le palmarès. Rappelons que ce concours, doublé d'une formation en matière d'écriture de scénario, de production, de préparation de tournage, de réalisation et de postproduction, a été organisé dans le but de promouvoir le court métrage tunisien et les nouveaux talents. Les 10, 11 et 12 de ce mois, les étudiants divisés en équipes se sont retrouvés avec leurs formatrices, Nina Grosse (réalisatrice et enseignante) et Véro Cratzborn (auteur de films documentaires et fiction et consultante en réalisation), pour la dernière version des films, tournés pendant tout le mois de juillet, et dont le montage a été supervisé lors d'une rencontre qui a eu lieu au début du mois d'août. Nina, qui a rejoint l'atelier en avril dernier, alors que les scénarios étaient à leur première mouture, trouve que les étudiants ont fait de grands progrès. Leurs projets ont évolué et la communication, entre eux, a changé. Nous en avons rencontré quelques-uns, en cette matinée du 11 septembre 2014, aux studios de Propaganda Production. «Mis à part les techniques de l'écriture, le pitch, la gestion d'un budget de production, et les normes professionnelles du sous-titrage, nous avons appris combien il est important de pouvoir communiquer entre nous et d'avoir cet esprit d'équipe», avoue Ibrahim Ben Yakhou qui était venu au studio avec son coéquipier pour un feed back sur le montage. «Si c'était à refaire, je referais cet atelier, rien que pour vivre une expérience professionnelle», ajoute Youssef Ben Ammar, réalisateur débutant. «Nous offrons à ces jeunes un complément de formation et la possibilité de vivre la vie réelle des cinéastes, pour que, une fois leurs études terminées, ils se sentent prêts à intégrer le milieu professionnel», explique Cécilia Muriel, organisatrice de ce concours, et qui représente le Goethe Institut. «En effet, nous avons plongé dans la vie réelle des cinéastes et nous avons appris à gérer un projet de film de A jusqu'à Z», confirme Seïf Ben Othmane. Quant à Jihed Othmane, il sait désormais que l'important est d'échanger les idées, de toucher à d'autres spécialités que la sienne, d'accepter la critique qui ne peut être que constructive, de ne pas compter ses heures, de croire que le film appartient à toute l'équipe, de donner le meilleur de soi, de saisir l'essentiel du propos et de savoir se dissocier de son produit pour une meilleure écriture. «Peu importe, si je ne gagne pas le concours, cette expérience m'a aidé à voir plus clair dans le genre de cinéma que j'ai envie de faire», déclare le chef d'équipe, Sabry Bouzid, auteur-réalisateur d'un film intitulé Face à la mer. Bien que leur feed back soit positif quant au déroulement des ateliers, les formatrices ne peuvent s'empêcher de se poser des tas de questions par rapport à la ponctualité de certains étudiants. Sont-ils tous réellement passionnés de cinéma? Savent-ils qu'on leur offre l'opportunité d'entrer dans le métier par la grande porte. Car Véro Cratzborn, qui en est à sa deuxième année dans ce projet de concours de courts métrages, est en train de s'activer auprès des festivals pour que les films puissent voyager. La formatrice a l'air de s'attacher à la Tunisie et à ses étudiants. «Il y a eu un échange important entre eux stagiaires, et avec nous, les formateurs. Et bien que leurs films soient, en majorité, un peu distants du pays, ils permettent néanmoins de le mettre en lumière», dit-elle. Et Nina d'ajouter : «Cette expérience m'a enrichie et a changé ma vision du monde. J'ai appris à connaître ce pays, à travers les étudiants... Votre Tunisie est réellement le dernier bastion démocratique pour le monde musulman», crie-t-elle, en la jouant d'une manière solennelle. On nous apprend, par ailleurs, qu'après le 20 septembre, les films retourneront aux studios de Propaganda pour l'étalonnage et les génériques. Le 10 octobre 2014, le Goethe et l'IFC nous inviteront au cinéma le Rio pour voir enfin le résultat des travaux. Un jury composé de Sofiane Fani (directeur photo), Khaouthar Ben H'nia (réalisatrice), et Ons Ben Abdelkarim (représentante de l'association El bawssala), accordera un prix au meilleur court métrage.