Par rapport aux investissements opérés, Sanchez n'aura pas encore trouvé la bonne formule. Peu convaincant ! Nous avons tous attendu le CA de Sanchez et de Montassar Louhichi, mais franchement et après 5 journées de jouées, la copie est loin du compte. Certainement que la somme des dix points n'est pas aussi mauvaise que cela. Mais analysons bien comment ces 10 points ont été totalisés : 6 points dans la souffrance face à l'ESM (dans un contexte difficile, il est vrai), et au ST, 3 points faciles contre une ASD très faible, et finalement un petit point au goût de défaite à Sfax contre un CSS prenable ce jour-là et revenu à la 89' et puis une défaite contre l'ESS (un match raté). Par rapport aux coûts des recrutements opérés (14 joueurs ont débarqué!), par rapport aux échos et aux éloges faits aux nouveaux recrutés, le bilan est moyen. D'aucuns disent qu'au bout de 5 journées, Sanchez a été incapable de présenter une équipe sûre d'elle et qui joue pour le titre. En deux mois et demi, les automatismes ne peuvent être huilés, mais les prémices et les indices d'une équipe solide peuvent l'être. Ce n'est pas le cas du CA de Sanchez. Recrutement : du tapage, pas plus ! Soirée chic dans l'un des luxueux hôtels de la banlieue nord, présentation des nouveaux joueurs à l'européenne, Slim Riahi n'aura pas changé de tactique : c'est toujours la même propagande, même si le décor a changé. Les recrutements opérés sont-ils ciblés et bien programmés? Nous en doutons fort. Sur les 14 joueurs du fameux défilé ramadanesque, il y en a ceux qui n'ont même pas eu la chance de jouer et même de rester sur le banc, à l'image de Ahmed Khélil, Mazhoud, Mansour, Idoudi, et à un degré moindre Ghandri qui a joué 20' avant-hier sur les 5 matches de la saison. Si ces jeunes-là n'ont pas le potentiel requis, pourquoi les avoir recrutés? Parlons également des postes ciblés. Sur les 14 recrutés, un seul avant-centre, Zoghlami, qui n'a pas montré grand-chose. Par contre, 7 milieux dont 4 n'ont pas été utilisés. Parlons aussi de Salifu, joueur «grillé» l'année dernière, mais qui tarde à retrouver sa vision du jeu. C'est un joueur qui n'a pas joué pendant des mois (il a déserté le parc A et a eu un gros différend avec les dirigeants). Tout compte fait, les recrutements de Montassar Louhichi ont favorisé la quantité et pas la qualité. Expatriés : seul Nater ! En ramenant Mikari, Belaïd, Khélifa et Nater, les Clubistes ont joué la carte métier et gains de productivité. Ce sont des joueurs aux «CV» blindés. Mais ont-ils été jugés sur la forme du moment? Leurs profils sont-ils conformes aux plans de jeu utilisés ( le 4-2-3-1)? A notre avis, seul Houcine Nater a été excellent avec une disponibilité à la récupération et à la relance. Et s'il a raté quelques balles, c'est parce qu'il est le seul à bouger, à faire des appels et à couvrir l'axe de la défense. Pour Khélifa, il crée le danger sur les contres, mais il est loin d'être déterminant. Belaïd? C'est aussi un grand nom, mais ce qu'il a montré jusque-là est léger. Dans un match comme avant-hier et alors que le CSS a été découvert, Belaïd n'a pas réussi à servir Khélifa, Dhaouadi et Djabou, tous rapides. Il n'a pas su s'imposer comme patron à l'entrejeu. Quant à Mikari, blessé de retour de la sélection, c'est aussi un mystère. En tout cas, il joue nettement moins bien qu'il ne le faisait avant. Ben Mustapha : le blocage Le but de Sousse, le but de Hanachi des 30 mètres, ses nombreuses hésitations sur les balles aériennes, ce sont des indices inquiétants pour le rendement de Farouk Ben Mustapha. L'international tunisien est au creux de la vague. Pour un gardien recruté à 900.000 dinars, et censé être meilleur que Dekhili, la production est maigre. L'énorme potentiel athlétique qu'il a et la bonne réputation tournent, petit à petit, à une faiblesse et un «iceberg» de doute. Ben Mustapha est-il le gardien de la situation? Ses erreurs se multiplient, et coûtent à son club des points précieux au classement. Rattraper le retard Daniel Sanchez n'a plus d'excuses: il a un effectif intéressant, il a des joueurs de métier, il a des dirigeants disponibles. Qu'attend-il pour changer d'idées de jeu et corriger ses erreurs ? Le manque de solidité défensive, la mauvaise gestion de la balle et la faiblesse près des buts, ce sont des points qui se travaillent en grande partie aux entraînements. Pour une équipe qui joue pour le titre, changer de choix et de joueurs est une obligation quand ça va mal. Les Jebali, Ouedhrefi, Ayadi, Mazhoud, Khelil, Ghandri, Mansour sont des joueurs assoiffés et jeunes. Ils attendent une chance. Si Sanchez continue avec la même configuration de jeu, vague et fragile, le CA n'ira pas loin. Les autres concurrents sont beaucoup plus forts techniquement et mentalement.