« Ebola est une crise exponentielle qui exige une réponse mondiale exceptionnelle », selon le S.G. des Nations unies De notre envoyé spécial à New York Abdel Aziz HALI Dans une salle bondée de correspondants représentant différents médias internationaux et accompagné par son porte-parole, le français, M. Stéphane Dujarric, le Secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon a tenu mardi, au siège des Nations unies à New York une conférence de presse où il a abordé plusieurs sujets dont notamment les grandes lignes de la 69e session de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU et les différents événements qui ont marqué l'actualité internationale ces derniers temps. « Nous ouvrons une nouvelle session de l'Assemblée générale cet après-midi. Plus de 140 chefs d'Etat ou de gouvernement seront présents. Les dirigeants de la société civile, des chefs et autres personnalités mondiales influentes seront également ici. », a-t-il annoncé dans son allocution d'ouverture. Il a renchéri : « Ensemble, nous allons aborder la violence horrible en Syrie et en Irak, où les défaillances du conflit et de gouvernance ont fourni un terrain fertile pour les groupes extrémistes. Je salue le consensus international croissant d'agir contre cette grave menace à la paix et à la sécurité mondiale et régionale». Des attentes autour du Sommet sur le climat Le Sommet sur le climat qui va se tenir dans une semaine sera, selon M. Ki-moon, axé sur deux objectifs: le premier consiste à mobiliser une volonté politique pour un accord climatique universel et significatif l'année prochaine à Paris; et le second, générer des mesures ambitieuses pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et renforcer la résilience. « Nous prévoyons un taux de participation impressionnant de chefs de gouvernement, des entreprises, de la finance et de la société civile. », a-t-il mentionné. Toujours d'après les dires du S.G. de l'ONU, la semaine s'ouvre et se ferme avec deux rassemblements publics remarquables dans les rues de la ville de New York : « The People's Climate March » (le dimanche 21 septembre), et le Festival « Global Citizen » qui aura lieu, le samedi 27 septembre. Avec Daech, Boko Haram est une menace de plus Pour ce qui est du continent africain, M. Ki-moon a souligné que la violence continue de sévir dans des pays comme le Mali, le Sud-Soudan et la République centrafricaine. « Nous ne laisserons pas ces crises dans l'oubli, et nous allons nous rencontrer la semaine prochaine au plus haut niveau afin de déterminer ce que nous pouvons faire. », a-t-il fait savoir. En revanche au Nigeria, on s'est alarmé de la montée en puissance du mouvement Boko Haram dont l'hégémonie sur le nord du pays semble croître jour après jour. « Comme en Syrie et en Irak, nous assistons à des organisations terroristes, non seulement menant des attaques, mais se saisissant de vastes zones de terres en dehors du contrôle du gouvernement. », a-t-il déclaré. Il a ajouté : « Maintenant, il est clair que l'Etat islamique (ex-Daech) est une menace pour la paix et la sécurité internationales comme cela a déjà été déclaré par le Conseil de sécurité. Je comprends les motivations du président Obama à présider une réunion au sommet du Conseil de sécurité, le 24 septembre. Et je suis sûr que les dirigeants du monde ainsi que le Conseil de sécurité vont très sérieusement discuter cette question». Chaos en Libye, cessez-le-feu instable à Gaza Toujours selon M. Ki-moon, le monde a tendance à être confronté à de multiples crises où chacun a « sa propre dynamique, et exige sa propre approche », mais dont les principales victimes sont en premier lieu des civils et surtout des enfants. « Tous ont des dimensions sectaires, ethniques ou tribales dangereuses (...).Dans mon discours principal aux Etats membres mercredi prochain, je vais appeler les dirigeants du monde à s'unir et à faire respecter la dignité humaine, la primauté du droit et les principes de la Charte des Nations unies. », a-t-il déclaré. Pour ce qui est de la crise ukrainienne, le S.G. de l'ONU pense que la situation reste très instable pour ne pas dire « volatile » comme c'est le cas en Libye où, selon lui, l'ordre a tendance à « s'effondrer ». Arrivant au dossier de la guerre dévastatrice de Gaza, il juge que « les Israéliens et les Palestiniens semblent plus polarisés que jamais. », avec un cessez-le-feu qui reste instable tout en soulignant l'urgence de reconstruire une bande stigmatisée par 50 jours de conflit. Lutte contre l'Ebola : «Beaucoup de rattrapage à faire » Pour la lutte contre l'épidémie d'Ebola, le S.G. de l'ONU a annoncé que son organisation « mettra un accent particulier sur le virus » qui, selon lui, « est une cause de préoccupation majeure en Afrique de l'Ouest et au-delà». Il a aussi annoncé qu'à partir de la semaine prochaine, l'Assemblée générale sera suivie d'une réunion de haut niveau sur les besoins de la population et des pays touchés par ce virus. D'après M. Ban Ki-moon, l'épidémie d'Ebola est non seulement une crise de santé, mais elle a aussi des conséquences humanitaires, économiques et sociales graves qui pourraient se propager au-delà des pays ravagés. « L'Organisation des Nations unies est déterminée à satisfaire ce critère de coopération et de solidarité internationales. Mais nous devons être aussi audacieux et courageux que ceux qui se battent déjà sur la ligne de front de la maladie. C'est pourquoi nous nous mobilisons, et pourquoi l'Organisation des Nations unies sera le centre d'action pour répondre à l'épidémie. Ebola est une crise exponentielle qui exige une réponse mondiale exceptionnelle» , a-t-il conclu sur le sujet de l'Ebola.