Le Groupe de la Banque mondiale a présenté, hier à l'Iace, le rapport intitulé «La révolution inachevée » qui donne une suite à la conférence internationale « Investir en Tunisie : start-up democracy ». Cette conférence a abouti sur l'élaboration d'une feuille de route sur les orientations économiques de la Tunisie pour les prochaines années et ce rapport se veut la suite aux recommandations issues, où l'on parle d'une économie plus compétitive, de l'ouverture de l'économie, de la réforme fiscale et d'un nouveau code sur les investissements et la décentralisation, ce rapport apporte une analyse pour que le gouvernement tunisien puisse aller de l'avant avec ces chantiers si difficiles mais on voit à quel point le gouvernement, à travers ce processus, est en train de faire de la Tunisie le modèle d'une start-up en développement, précise Mme Eileen Murray, chargée des opérations de la Banque mondiale. Ce rapport explique, en effet, « comment l'héritage économique de la Tunisie empêche le pays de développer son immense potentiel et met en évidence la nécessité urgente d'adopter un modèle de croissance plus ouvert pour assurer le succès de transition ». Placé sous le signe « Créer des opportunités, des emplois de qualité et de la richesse pour tous les Tunisiens », le rapport se veut une première étude exhaustive sur l'économie tunisienne réalisée par la banque depuis la révolution de 2011. Elle renferme ainsi une nouvelle analyse de la politique d'investissement et de concurrence, du système financier, du droit de travail et de la politique agricole en Tunisie. Il conclut, par ailleurs, que l'application de réformes dans ces domaines pourrait contribuer à stimuler la croissance et à favoriser la création d'emplois de qualité dans le pays ». De son côté, M. Hakim Ben Hammouda, ministre de l'Economie et des Finances, n'a pas manqué de rappeler que « la coopération avec la Banque mondiale est essentielle. Une telle institution ne nous apporte pas uniquement des ressources financières mais de la connaissance et du savoir qu'on ne trouve pas ailleurs. Ce rapport est utile et important pour notre pays qui est en train de reconstruire son économie et de sortir de la situation actuelle ». Un rapport dont la qualité scientifique et l'analyse n'est pas à démontrer. « Le constat qui est fait, c'est véritablement l'essoufflement d'un nouveau modèle de développement, la crise économique, bref plusieurs aspects qui expliquent en partie la dimension économique de la révolution depuis 2011, où les niveaux de croissance sont largement en dessous de sa croissance potentielle », ajoute le ministre. Aujourd'hui, en Tunisie, la question du redressement et la situation des finances publiques font l'objet d'un consensus large. « On ne peut pas gérer un pays lorsque le déficit dépasse 5%. Notre objectif est de ramener ce déficit et de le maintenir au-dessous de 5%. Les questions des subventions, de la réforme bancaire et fiscale font également l'objet d'un consensus». Les auteurs économistes de ce rapport, Antonio Nucifora et Bob Rijkers, considèrent que la politique d'investissement de la Tunisie présente l'excellent exemple « d'une politique économique bien intentionnée qui n'a pas donné les résultats escomptés : créer des emplois de qualité et rendre la Tunisie plus compétitive à l'échelle mondiale. De plus, un immense pan de l'économie du pays reste largement fermé à la concurrence ». D'après M. Rijkers, la Tunisie passe par une transition historique, mais son modèle économique ne diffère pas de ce qui existait avant la révolution. « Avant tout, ce rapport est une invitation a repenser le modèle de développement économique tunisien et à s'interroger sur les hypothèses actuelles qui sous-tendent les types de réformes susceptibles d'accélérer la croissance, stimuler une croissance partagée, créer des emplois de qualité et promouvoir le développement régional ».