Souhaïr Belhassen, nous la connaissons tous, et avons tous suivi son parcours courageux. Journaliste correspondante pour Reuters et Jeune Afrique durant trente années, de 1970 à 2000, elle est membre de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme dès 1977, ainsi que de l'Association des femmes démocrates. Elle sera vice-présidente de la ligue tunisienne de 2000 à 2004 avant de partir pour Paris, à la suite de nombreuses et pénibles tracasseries. A Paris, elle est directrice de communication de Canal Horizons, vice-présidente, puis présidente de la Fédération internationale des droits de l'Homme jusqu'en 2013, et demeure à ce jour présidente d'honneur de cette fédération. Recevoir le Prix Elissa-Didon pour la promotion des femmes en Méditerranée, prix destiné à couronner l'apport significatif d'une personnalité féminine ou d'une organisation œuvrant au renforcement de l'égalité des chances et à l'affirmation du rôle des femmes dans la vie culturelle, politique, sociale, économique et scientifique, à la défense de la démocratie et des droits humains, ainsi qu'à la promotion du dialogue et de la coopération comme base de rapports entre les pays de la Méditerranée, était donc juste reconnaissance Ce prix relève du programme MED 21, un réseau de prix lancés par le professeur Mohamed Aziza, et destinés à consacrer «l'Excellence et le renforcement de la coopération euro-méditerranéenne». Ces prix ont pour particularité d'être créés en coopération Med 21 et un organisme non gouvernemental dans chaque pays. Il y en a dix à ce jour, et tous portent des noms patrimoniaux : Prix Averroès, au Maroc, Prix Al Idrissi à Palerme, Prix Ibn Khaldoun en Tunisie, Prix Sinan à Istanbul Le Prix Elissa-Didon, dont le rôle est de promouvoir la condition féminine en Méditerranée, et d'en consacrer l'excellence, a cette particularité, parmi tous ces prix, de réunir trois partenaires : MED 21 , comme initiateur, la Fondation Tyr, qui soutient, depuis longtemps, les revendications à l'égalité et à la parité des droits et des devoirs, et «Le Didon d'Or», prix tunisien qui consacre, depuis plus de dix ans, une femme ou une institution féminine qui s'est distinguée et a fait œuvre de civilisation. Souhair Belhassen illustre parfaitement ce choix Elle était en bonne compagnie puisque ce prix Elissa-Didon, qui consacre chaque année quatre lauréates — une Tunisienne, une Libanaise, deux lauréates du nord et du sud de la Méditerranée, rendait également hommage à Lady Cochran, pour son engagement dans la sauvegarde du patrimoine libanais, Cherifa Khedar en reconnaissance de son combat contre la violence faite aux familles en Algérie, et Rodi Kratsa en reconnaissance de son soutien aux femmes en Méditerranée pour la Grèce Ce prix, sera remis le 12 octobre prochain à Athènes, au Musée de l'Acropole, en présence de nombreuses personnalités telles messieurs Boutros Boutros Ghali, Hervé de Charrette, ainsi que le ministre grec de la Culture