Les clubs de Ligue 1 ne semblent pas trop ravis par l'idée de multiplier les stages courts de l'équipe nationale. La tradition est ressuscitée : des stages courts en tout début de semaine seront organisés à l'intention des internationaux locaux. Comme au bon vieux temps de l'équipe «argentine», il y a de cela près de quatre décennies. A priori, dès lundi prochain, le sélectionneur national George Leekens va rassembler un groupe des joueurs locaux révélés par le championnat de Ligue 1 ou déjà confirmés, c'est-à-dire ayant revêtu par le passé la casaque nationale. Le rassemblement sera bref, soit jusqu'à mercredi ou jeudi, le temps nécessaire pour développer certaines affinités et faire découvrir aux néophytes l'ambiance au sein du groupe. Pourtant, en pleine compétition de Ligue 1, l'idée a de quoi indisposer les clubs dont les entraîneurs vont se retrouver privés toute une moitié de semaine de leurs meilleurs éléments. Et ce sont généralement les grands clubs, ceux du «Big Four», qui seront les premiers touchés, puisqu'ils constituent le vivier au sein duquel puise la sélection nationale, son antichambre par excellence. En se multipliant, ces rassemblements risquent de gêner considérablement les principaux pourvoyeurs, d'où le risque d'assister à une sévère levée de boucliers de la part des clubs dont le poids s'est considérablement accentué depuis les fameux temps de l'épopée argentine. Ils pèsent nettement bien davantage que par le passé. Un doux euphémisme pour ne pas dire qu'ils exercent leur diktat et tiennent la Fédération en otage, si l'on peut dire. Forcément, dans les circonstances actuelles, il y a de quoi se montrer sceptique quant aux chances de réussite d'un tel projet. Leekens n'est pas le premier à vouloir le relancer. Bien avant, plusieurs sélectionneurs avaient dû y renoncer en constatant que les grands clubs s'y opposaient. Bis repetita ? Les supporters commandent Dans un langage cru, gestes (violents) à l'appui, certains supporters de l'Avenir Sportif de Gabès ont réservé un accueil musclé à leurs favoris, mardi dernier : jet de pierres nourri, insultes et menaces... La déroute de dimanche dernier à Radès devant l'Espérance Sportive de Tunis (1-7) a laissé des traces. Des tifosi de la Zliza n'ont pas pardonné à leurs joueurs pareille humiliation et ils l'ont fait comprendre de manière singulière. Dans un premier temps, ulcéré par toute cette tension et par une ambiance délétère, l'entraîneur Mohamed Kouki a menacé de partir quand bien même il trouverait des circonstances atténuantes à cette bérézina. Par exemple qu'en football, cela peut arriver, comme le prouve la défaite (1-7) essuyée par le Brésil à domicile en demi-finale de la Coupe du monde. Ou encore le fait qu'il soit resté toute une mi-temps dans les tribunes en raison d'une licence technique qu'il ne possédait pas, d'où l'impossibilité de diriger ses joueurs du banc technique. Il aura fallu des trésors de patience et de force de persuasion pour convaincre l'ancien patron de l'Olympique de Béja de revenir à de meilleurs sentiments et de reprendre le travail chez le néo-promu. Morale de l'histoire : depuis belle lurette, ce sont les supporters qui font fuir les entraîneurs. Les limogeages ne sont pas toujours le fait des dirigeants, de leurs caprices et lubies, mais aussi de la pression insoutenable exercée par les supporters. Retrait de confiance Cela n'en finit pas : les arbitres récusés sont légion, les rapports clubs-referees se crispent chaque jour un peu plus. Le Club Sportif Sfaxien menace de retirer sa confiance au bureau fédéral et à la Direction nationale d'arbitrage suite à la désignation —dès son annonce contestée— de Slim Belkhouas pour officier le classico de dimanche dernier. Les instances n'ayant pas réagi après la gestion jugée «catastrophique» de Belkhouas, le comité directeur du CSS hausse le ton et invite Wadii El Jari et Aouaz Trabelsi à se manifester et à sévir. Autrement, ce sera purement et simplement le retrait de confiance. La saison commence bien. Il y a à parier que peu de clubs vont d'ici la fin de saison maintenir leur confiance en l'exécutif fédéral en place !