S'inscrivant dans la politique de décentralisation qui constitue l'objet même de son 31e congrès international, l'Ordre des experts comptables de Tunisie (OECT) a choisi d'organiser son congrès, en dehors des remparts de la capitale pour le loger à Sfax. Face à la nécessité d'inventer un lien nouveau entre la démocratie représentative et la démocratie participative, face à l'impératif de multiplier les espaces pour l'exercice d'une citoyenneté plus active où les décisions sont ouvertes à la contestation, les régions seront amenées à contribuer avec force au débat sur la modernisation de l'action publique et à œuvrer au renouveau du service public en traduisant la demande sociale par une offre adaptée. Il faudra alors se doter d'une volonté décentralisatrice, en redéfinissant en profondeur et dans la durée les missions de l'Etat et le fonctionnement de l'administration ce qui permettrait de doter notre pays d'un Etat moderne, souple, efficace et véritablement décentralisé, gage d'une République vivante et solidaire. Dans la perspective d'un développement économique et social durable et équitable, la nouvelle Constitution tunisienne a donné un nouveau souffle au processus de décentralisation. En effet, l'article 14 de la Constitution stipule : « L'Etat s'engage à soutenir la décentralisation et à l'adopter sur tout le territoire national dans le cadre de l'unité de l'Etat » et l'article 131 précise que « le pouvoir local est fondé sur la décentralisation ». C'est ainsi que tout le chapitre VII (art. 131 à 142) a été consacré au pouvoir local et à la décentralisation. La décentralisation est, donc, au cœur du débat public. D'abord parce qu'elle est une source de rétablissement du lien entre des citoyens qui confirment leur confiance dans les élus locaux et un système de représentation démocratique dans lequel ils se reconnaissent mal. Ensuite, parce qu'elle est une source de renouvellement des pratiques politiques, des modes d'expression et d'expérimentation de nouvelles solidarités. C'est ainsi que les participants aux assises du 31e Congrès de l'Oect, venus de plus de 14 pays en plus de la Tunisie, débattront durant deux jours de nombreuses problématiques liées à la décentralisation et essayeront de répondre aux questions fondamentales suivantes : Comment faire basculer le système actuel vers une «vraie» décentralisation ? Quelles réformes institutionnelles, administratives, réglementaires et fiscales devons-nous proposer pour réussir la mise en place d'une telle «décentralisation» ? Quelles politiques budgétaires mettre en place pour l'affectation des ressources et la répartition des richesses dans le cadre d'une décentralisation ? Comment faire de la décentralisation un vecteur de développement social et de développement durable ? Quels sont les outils à concevoir ou à adopter pour une meilleure gouvernance locale ? Quels modèles de partenariat et coopération décentralisée adopter ? Quelle est la contribution du partenariat public-privé dans le cadre de la décentralisation ?