Le fils du leader-martyr Farhat Hached, ex-ministre et diplomate de carrière, se présente en tant que candidat indépendant M. Noureddine Hached a déposé hier matin, à Tunis, sa demande officielle de candidature à l'élection présidentielle, dont le premier tour est prévu le 23 novembre prochain, en tant que candidat indépendant. Entouré de supporters et des membres de son comité de soutien, le fils du leader syndicaliste et nationaliste, le martyr Farhat Hached, a soumis aux responsables de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) en son siège aux Berges du Lac II, à Tunis, les documents nécessaires à la constitution de son dossier. Procédures définies par la loi organique n°16 du 26 mai 2014 relative aux élections et au référendum et la décision n°18 de l'Isie datée du 4 août 2014. Parmi ces documents, M. Hached a remis des listes comprenant près de 27 mille signatures d'électeurs soutenant sa candidature. La loi exigeant selon le cas un minimum de 10 mille signatures provenant d'au moins 10 circonscriptions différentes avec au moins 500 signatures par circonscription. «Je suis un candidat indépendant dans le vrai sens du mot», a tenu à préciser le candidat aux médias venus nombreux couvrir l'événement. Et d'expliquer qu'il est indépendant aussi bien à l'intérieur du pays que vis-à-vis des influences étrangères. Indépendant par rapport aux partis, par rapport à l'argent, etc. Cela n'exclut pas par contre le soutien qu'il a reçu de la part de formations politiques, de plusieurs hommes de culture, de sciences, d'affaires et autres, a-t-il aussi expliqué. Interrogé sur un éventuel soutien de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), M. Hached a expliqué que la centrale syndicale, avec ses 700 mille adhérents et ses 50 mille cadres à différents niveaux, s'est toujours intéressée à la chose publique, mais ce sont les syndicalistes en tant que citoyens qui prendraient chacun pour sa part la décision qui satisfait leur conscience au moment du vote. «Et là j'ai confiance en leur choix», a-t-il fait remarquer. «Je ne serais pas là aujourd'hui si j'avais le moindre doute», a répondu M. Hached à la question sur ses chances de réussir, du moins de se voir candidat à un éventuel second tour. «Je suis indépendant certes mais bien entouré», a-t-il précisé en insistant sur le fait qu'il est prêt, au vrai sens du mot, à assumer ladite responsabilité si le peuple le choisit. «Je suis d'ailleurs confiant dans notre peuple qui selon moi va s'approprier son président en tant que garant de la paix, de la sécurité, de l'harmonie et de l'unité sociales et surtout du respect de la Constitution». Le candidat à la présidence a par ailleurs affirmé que les législatives puis la présidentielle constituent un point d'inflexion pour la Tunisie du 21e siècle. «Grâce à elles, a-t-il précisé, notre pays rejoindra le groupe des pays démocratiques. Car la Tunisie, petite par son territoire, grande par son histoire et par les sacrifices de son peuple, a toujours su se positionner à l'avant-garde et occuper une place privilégiée au sein de la communauté internationale», a expliqué M. Hached en résumant cette réalité par sa formule-slogan «Pour la Tunisie éternelle». «Je me présente aujourd'hui pour briguer la magistrature suprême entre autres par gratitude au peuple tunisien. Ma famille a en effet une dette envers notre peuple qui nous a bien soutenus après le martyre de mon père». Fils de l'illustre martyr, le candidat ne possède pas que ce titre par ailleurs prestigieux. Agé de 70 ans, historien et diplômé en gestion touristique, M. Hached a été tour à tour PDG d'une société nationale, gouverneur, ministre, ambassadeur (Alger, Rome, Bruxelles, Genève, Tokyo...) et vice-secrétaire général de la Ligue arabe, secrétaire général de ladite organisation, président de son centre à Tunis.