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«Hess» fait du bruit
Entretien avec Lobna Noomene
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 09 - 2014

Chanteuse et comédienne, Lobna Noomene, celle qui vient de décrocher le prix de la meilleure actrice au Festival international du film d'Alexandrie pour son rôle remarqué dans Bastardo, n'est autre que la voix de la formation musicale «Lobna Noomene et le groupe Hess». Lentement mais sûrement, ce groupe se fraye son chemin sur la scène underground tunisienne. A l'approche de la sortie de son premier CD, nous avons rencontré Lobna Noomene pour parler de «Hess», une expérience musicale et humaine.
Comment est née la formation « Lobna Noomene et le groupe Hess » ?
Tout a commencé après ma rencontre avec Mehdi Chakroun. Nous avons en commun une même vision pour la musique et une préférence pour la chanson à texte, qui innove au niveau des paroles et de la composition. En 2010, nous avons commencé en duo avant d'être rejoint par le percussionniste Jihed Khemiri. Notre projet consistait à revisiter le patrimoine de la chanson engagée en Tunisie et dans le monde arabe. Dans le même temps, nous travaillions sur un nouveau répertoire, le nôtre, principalement des compositions de Mehdi Chakroun, avec d'autres de Ridha Chmak.
Au fur et à mesure de l'évolution de notre expérience, un style musical s'est imposé à nous, avec ses propres choix d'arrangements.
Comment définir votre projet musical actuel ?
Il se base avant tout sur un souci d'avoir notre propre répertoire. Pendant nos concerts, 80% du programme est le nôtre. Egalement, on tient toujours à rendre hommage à des artistes qui nous ont précédés, comme Cheikh Imam d'Egypte, Aouled Boumakhlouf ou les frères Chaguroun du Kef. C'est notre vision : un spectacle entre notre produit et un retour sur des classiques qui sont restés dans notre mémoire pour la recherche et le sérieux dans leurs propositions musicales. Nous refusons de nous enfermer dans un seul choix et nous autant travaillons sur la musique tunisienne qu'orientale, et de partout ailleurs. Nous sommes convaincus que plus notre musique est ancrée dans l'âme tunisienne, plus elle est ouverte sur les musiques du monde. Les paroles sont en arabe ou en tunisien. L'important pour nous, c'est la beauté et l'innovation du texte.
Nous collaborons avec le parolier Wahid Ajmi et nous sommes sur un projet avec le poète Abdelmajid Barguouti. Une partie de notre œuvre consiste aussi à remettre de vieux textes au goût du jour. Il s'agit entre autres du patrimoine populaire, surtout le bédouin, en particulier les chants très peu repris ou inconnus du public.
Comment le public peut-il découvrir votre musique?
Nous préparons un CD qui est en cours d'enregistrement, sur des arrangements de Sami Ben Saïd. Il est en partie financé par Al Mawred Al Thaqafi et Le fonds arabe pour la culture et les arts et nous recherchons d'autres sources de financement. Nous essayons également d'être actifs sur internet et d'y diffuser notre musique. Le web est un espace plus libre, surtout que les plateaux de télévision ne sont pas toujours ouverts aux projets comme le nôtre. Il nous offre la possibilité d'une interaction continue avec le public. Ce dernier nous suit et nous demande régulièrement nos nouveautés, surtout avec l'annonce de notre CD. Ce qui nous ravit le plus, c'est que notre public appartient aux différentes tranches d'âge. Même les plus jeunes nous suivent.
Parlez-nous plus du CD !
Nous travaillons sur ce CD depuis trois ans. Il s'agit pour nous d'un passage à une nouvelle étape, où l'on sortira un produit enregistré dans les normes professionnelles. Ce sera un important aboutissement pour notre travail et une garantie de visibilité, puisque la plupart des festivals exigent d'en avoir. Il se compose de neuf titres dont six sont des compositions de Mehdi Chakroun, un de Ridha Chmak, avec deux chansons du patrimoine bédouin. Il sortira d'ici la fin de l'année.
En parallèle, nous préparons quelques titres pour le CD d'après, qui aura une autre personnalité musicale.
Quels sont les problèmes que vous rencontrez dans vos projets ?
Le financement reste le problème essentiel. La production et la distribution se font grâce à des bailleurs de fonds, en l'absence de maisons de disque qui partagent notre vision. Le produit musical est là, mais comment le faire émerger au grand jour, c'est là la question. Et c'est un problème commun dans la scène musicale tunisienne. Notre exigence de travailler dans les normes professionnelles et d'éthique, au niveau des rémunérations des musiciens par exemple, se heurte à des soucis financiers. De plus, nous sommes incapables d'organiser des concerts car ça coûte de l'argent. Tant qu'on n'a pas de producteurs, on ne peut pas compter longtemps sur nos seuls efforts et initiatives personnelles.
Selon vous, comment évolue la scène underground en Tunisie?
La scène underground commence à émerger à la surface et à être visible pour le public. C'est parce qu'après la révolution, les médias s'y sont intéressés et des manifestations qui y sont consacrées ont vu le jour, comme Mousiqa wassalem. Disons qu'elle n'est plus un tabou. Les artistes undergound sont en train de produire et d'innover et ont désormais un large public qui les suit. Nous commençons à aller au-delà du circuit réduit dans lequel cette musique était cloitrée.
Il n'empêche que le problème de la continuité se pose. Là aussi, c'est lié à la production. Il faut impérativement créer une nouvelle plateforme de production en Tunisie, loin du modèle du ministère de la Culture. C'est le rôle des associations, des boîtes de production et des hommes d'affaires d'investir dans la culture.
Tout ceci nécessite une révolution culturelle, une nouvelle vision et un projet alternatif capables d'accompagner les projets culturels avant-gardistes et de les mener à la concrétisation.
A part « Hess », quels sont vos projets à titre individuel ?
Nous sommes très impliqués dans le projet «Hess», mais nous sommes ouverts à d'autres collaborations susceptibles de nous enrichir, que nous pouvons mener individuellement en parallèle. Il y a par exemple Mehdi Chakroun qui peut composer pour d'autres voix, et moi qui collabore avec Ridha Chmak, ainsi que Jihed Khemiri qui travaille ailleurs et dont l'évolution me ravit. Je m'apprête à participer à un projet filmique et je retourne bientôt sur la planche du théâtre. Mais pour le moment, tout notre effort est déployé pour «Hess». Notre prochain CD est déjà en préparation et nous venons d'assurer un concert à Kélibia, à l'initiative de l'association de sauvegarde de la Médina. A un niveau plus large, je voudrais voir les musiciens participer à divers projets, cela ne peut qu'enrichir et agrandir la scène musicale tunisienne. Je suis pour la diversité des projets.


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