Les «Sang et Or» ont commis les mêmes erreurs face à une formation marsoise efficace Le football réserve bien des surprises. Qui aurait pu penser que l'Espérance serait incapable de revenir au score à La Marsa, alors qu'elle l'avait fait deux journées auparavant à Bizerte ? Contre le CAB, la bande à Khaled Ben Yahia a allié manière et résultat. Le temps d'un match, les observateurs les plus avertis ont reconnu le style propre à l'équipe. En réussissant la passe de deux avec à la clef une large victoire au détriment de l'Avenir de Gabès sur le score sans appel de 7 à 1, tout le monde s'accordait à dire que ce succès pouvait constituer le point de départ pour les «Sang et Or». Mais il fallait confirmer à La Marsa. Or, dimanche, ces derniers étaient l'ombre d'eux-mêmes et leur prestation laissait à désirer. Mhirsi et N'djeng : deux changements de perdus ! S'il y a une chose dont l'Espérance a souffert depuis le limogeage de Maher Kanzari, c'est qu'aucun de ses successeurs n'est allé au bout de ses idées. Après Krol et Desabre qui ont toujours aligné les mêmes joueurs, c'est au tour de Khaled Ben Yahia de refaire les mêmes erreurs. Alors qu'il projetait d'aligner la nouvelle recrue, Hassen Harbaoui, l'entraîneur espérantiste s'est entêté à mettre Yannick N'djeng sur le banc avant de l'incorporer au cours du jeu et d'aligner Mhirsi d'entrée alors qu'il n'était pas au meilleur de sa forme. Or, ni Mhirsi ni N'djeng n'étaient en mesure d'adresser deux passes de suite. Mais il n'y a pas que cela qui n'a pas marché à l'Espérance : «Touché aux entraînements, Mhirsi ne figurait pas initialement sur la liste des 18. De plus, il m'avait assuré qu'il pouvait tenir sa place. Mais il a ressenti des douleurs et j'ai préféré le remplacer», précise l'entraîneur «sang et or» à propos de son joueur, avant d'entrer dans les détails du match : «Nous avons été cueillis à froid. Nous avons dominé les débats, mais nous n'avons pas su mettre à profit les occasions que nous nous sommes procurées. Nous avons péché sur la dernière touche et par manque de concentration, notre jeu a été entaché de déchets au niveau des centrages et des balles arrêtées», estime-t-il. Après tout cela, que reste-t-il finalement de bon? Au dire de Ben Yahia, rien n'a marché ou presque. A notre humble avis, l'Espérance est revenue à la case départ. Rien n'a marché, à commencer par la défense. Le but marsois en dit long sur la fébrilité de ce compartiment. Khaled Yahia a dribblé Abdi, Yaacoubi et Dhaouadi avant de mettre la balle dans les filets devant un Ben Chérifia impuissant. Au milieu, l'entraîneur espérantiste a joué avec un seul pivot, Houcine Ragued. Sur le banc, il y avait Coulibaly, mais ce dernier n'a jamais convaincu. Par ailleurs, les «Sang et Or» ont dû balancer de longues passes en profondeur faute d'entrejeu solide. Enfin, les attaquants étaient aux abonnés absents. Seul Gharsallaoui a donné du punch à l'animation offensive. Mais sans suite. Bref, Khaled Ben Yahia doit tout repenser. ASM : l'âge de la maturité ? Mondher Kebaïer commence-t-il à cueillir les fruits de son travail? Ça en a tout l'air, même s'il doit confirmer dans une semaine face à une autre grosse cylindrée, le Club Africain. L'Avenir doit sa victoire de dimanche à un joueur qui s'est avéré un talent caché, Khaled Yahia. Aligné sur la droite, l'attaquant marsois a été le seul maître à bord et en face, le latéral espérantiste, Ali Abdi, n'a guère fait le poids. Et il n'est pas le seul si on se réfère au but. Encore une fois, la formation marsoise a construit le jeu dimanche, s'est créé beaucoup d'occasions et le deux à zéro à la mi-temps était largement dans ses cordes. Mais ni Mohamed Touati (30') ni Omrani (35') ne se sont montrés efficaces. Toutefois, les Marsois ont eu l'intelligence d'atténuer la réaction des Espérantistes en se repliant derrière pendant un quart d'heure et d'opérer par des contre-attaques lorsque l'occasion se présentait. A dix derrière, les banlieusards ont créé le surnombre avant de se rendre compte des limites des attaquants adverses. Par ailleurs, les débats étaient équilibrés en deuxième mi-temps au point que les hommes de Mondher Kebaïer ont traité d'égal à égal avec leurs vis-à-vis. Et ce n'est pas pour déplaire à l'entraîneur marsois qui estime que cette victoire est venue à point nommé : «Nous avons opéré un pressing haut. Notre but a été le fruit d'une action collective. Nous avons raté deux, voire trois occasions nettes et nous aurions pu terminer la première mi-temps avec un avantage de deux buts à zéro. Grâce à notre bon placement sur le terrain, nous avons empêché l'Espérance de revenir au score. Sur les six matches, mes joueurs ont été les auteurs de bonnes prestations. Mais la réussite n'a pas été au rendez-vous lors de certains matches. Je vais construire sur cette victoire», déclare Mondher Kebaïer. Soit. Mais nous voyons mal l'ASM tenir bon face au CA lors du prochain match si ses attaquants poursuivent leurs ratages à la pelle. Kebaïer doit s'atteler à la tâche pour résoudre le problème de l'inefficacité.