L'abandon scolaire en milieu rural est dû à plusieurs facteurs, dont ceux qui concernent le manque de commodités qui décourage plus d'une jeune fille à aller apprendre, préférant aider la famille dans les travaux ménagers... Selon une étude officielle élaborée par le secrétariat d'Etat chargé de la Femme et la Famille, 84,4% des personnes interrogées parmi les filles et les garçons en milieu rural ont été concernés par l'abandon scolaire. Cette situation risque d'augmenter le taux d'analphabétisme qui a déjà atteint 32% des femmes interrogées. En 2012, on a enregistré l'abandon scolaire de 100.000 jeunes des deux sexes. La plupart de ces élèves résident en milieu rural et dans des zones défavorisées. Il s'est avéré que le deuxième cycle de l'enseignement de base est la phase la plus délicate pour les élèves, puisque c'est à ce niveau que l'on enregistre le plus d'abandon scolaire avec un taux de 10,4%. Ce taux est porté à 14,4% en septième année de l'enseignement de base contre 16,1% en première année du secondaire. A noter que l'étude en question— qui a touché onze gouvernorats — s'est intéressée à la situation de la femme vivant en milieu rural et aux services dont elles bénéficient. Egalité des chances Une méthodologie a été proposée par la même étude en vue de traiter ce phénomène d'abandon scolaire des jeunes filles en milieu rural. Il s'agit, en premier lieu, de constituer une commission multidisciplinaire — proposition déjà concrétisée — et de définir les zones d'intervention, ainsi que les disparités entre les régions et les handicaps qui empêchent les filles de poursuivre leurs études. Ensuite, les pouvoirs publics sont tenus de concevoir et d'exécuter des programmes scolaires permettant d'assurer l'égalité des chances afin que les jeunes filles puissent aller aux établissements éducatifs dans des conditions acceptables. En cas de réussite, l'expérience pourrait être généralisée à d'autres zones. Cette étude a été présentée lors d'une séance de travail de la commission multidisciplinaire qui a eu lieu le 10 septembre dernier au siège du secrétariat d'Etat chargé de la Femme et de la Famille pour examiner la question de l'abandon scolaire des jeunes filles en milieu scolaire. Cette commission regroupe des représentants des structures gouvernementales concernées par ce phénomène et des composantes de la société civile. La collaboration entre le secteur privé et les autorités locales dans les zones d'intervention est possible. Les objectifs fixés par la commission consistent notamment en le traitement global et intégré de l'abandon scolaire dans les zones rurales en vue de trouver des solutions appropriées et y faire face. Mme Neïla Chaâbane, secrétaire d'Etat chargée de la Femme et de la Famille, a mis l'accent sur l'importance du travail commun pour conjuguer les efforts entre le service public et les différentes structures de la société civile, en se basant sur une approche participative, en vue de réduire l'abandon scolaire des jeunes filles qui a un impact négatif sur la famille et toute la société. Transport et eau potable Les participants à la séance de travail ont présenté des expériences vécues dans ce domaine comme le projet qui a été lancé dans la zone de Majel Bel Abbès relevant du gouvernorat de Kasserine. Ainsi, un bus a été consacré au transport scolaire et une cantine a été ouverte aux élèves, en plus d'un espace multidisciplinaire qui abrite ces jeunes pendant la récréation. A noter que le transport scolaire a commencé à être exécuté par le ministère du Transport depuis 2002 dans quatre gouvernorats : Kairouan, Sidi Bouzid, Tataouine et Siliana. Quant au ministère de l'Education, il a opté pour une collaboration avec la société civile pour aider les élèves à rejoindre leur écoles dans les zones défavorisées. Le ministère de l'Agriculture a contribué, lui aussi, au bien-être des élèves en approvisionnant les écoles en eau potable grâce notamment à la mise en place de citernes. Les intervenants à la séance de travail ont été unanime à souligner l'importance de conjuguer les efforts en vue de mettre en œuvre un programme commun entre les structures publiques et les associations actives dans le domaine éducatif pour intervenir efficacement dans les zones ciblées en utilisant de façon rationnelle les moyens mis à leur disposition. Les membres de la commission multidisciplinaire se sont mis d'accord pour mettre en place un cadre légal en vue de réglementer leurs travaux et de définir un calendrier au cours duquel les zones d'intervention prioritaires seront identifiées, avec la participation des parties intervenantes au niveau local. Les besoins urgents et les ressources disponibles seront également définis en vue de lancer une stratégie d'intervention à court terme dans le cadre du partenariat avec les structures, organisations et associations représentées dans ladite commission.