«L'infidèle», un documentaire de production italienne réalisé par Angelo Loy, a été présenté au public des JCE, mercredi dernier, à la salle Alhambra de la Marsa. Un public divers avec une grande présence italienne était venu découvrir le parcours de M. Touhami, principal protagoniste du film, qui a vécu une grande partie de sa vie en Italie. Présent dans la salle, jonglant entre un tunisien hésitant, un bon français et un excellent italien il nous a parlé, avec le réalisateur, du pourquoi du film. Angelo Loy, qui se trouve être le beau-fils de M. Touhami, a suivi l'homme dans son engagement quotidien pour retracer les périples d'un maire tunisien dans un village italien, le premier maire en Italie d'origine maghrébine. L'homme avait quitté la Tunisie (Sousse) jeune pour poursuivre des études en France. Il y fait la rencontre de sa future épouse et part s'installer avec elle en Italie. Il y fonde une famille et réussit sa carrière professionnelle. A l'âge de la retraite, le tunisien, homme de science et intellectuel, s'installe, dans un petit village italien du Latino. La caméra du réalisateur nous montre un homme qui aime et protège les siens, un homme respecté par la commune, un homme sage, plein de ressources, auquel on demande conseil. Vient ensuite son engagement dans la Tunisie post - 14 janvier 2011 et c'est autour du positionnement de l'homme par rapport à son pays d'adoption et par rapport à son pays natal que se tisse le film. Angelo Loy livre, parallèlement, les deux histoires: celle d'un Touhami bien accueilli par les habitants du petit village italien qui lui attribuent le titre de «seigneur du village» et qui l'incitent, même, à présenter sa candidature pour être Maire et celle de son voyage en Tunisie durant la période précédant les premières élections de 2011 et ses tentatives de participer à la vie démocratique de Tunisie. «L'infidèle» est surtout l'histoire de M. Touhami face à tout ce monde, un homme admiré et présenté à travers le regard des siens. En Tunisie, c'est en sage aussi qu'on le présente, essayant d'inculquer au petit peuple et autres jeunes les vrais principes de la démocratie... Il est écouté par quelques-uns mais, malheureusement, incompris par d'autres, surtout lorsqu'il réclame son droit au vote qu'on lui refuse parce qu'il ne figure pas dans les listes des électeurs. Entre coups de gueule et crise de joie quand il remporte les municipales dans son petit village italien, les images s'entremêlent et se confondent, au montage, pour nous parler finalement de la volonté tenace de cet homme, pour le moins énigmatique, celle de vouloir agir, jusqu'au bout, sur son monde.