« Les partis politiques et les candidats en lice pour les élections législatives du 26 octobre 2014 en Tunisie devraient expliciter la façon dont ils comptent promouvoir les droits humains et entreprendre des réformes juridiques et d'autre nature, s'ils sont élus », a souligné l'organisation internationale Human Rights Watch (HRW), aujourd'hui mardi 30 septembre, dans un communiqué publié sur son site web. « Les droits humains ont jusqu'à présent peu mobilisé l'attention des partis politiques et des candidats à l'approche des élections législatives, les deuxièmes élections libres en Tunisie depuis la révolution de 2011 », a encore estimé l'organisation. Jugeant que « les partis et les candidats en lice pour les élections tunisiennes ont beaucoup utilisé des slogans comme "justice sociale" ou "dignité pour tous" pour attirer les électeurs », HRW a appelé les partis et les candidats à « exprimer très précisément ce qu'ils prévoient de mettre en œuvre afin de faire de leurs nobles objectifs une réalité. » « Les partis et les candidats tunisiens doivent à leur peuple d'énoncer précisément la façon dont ils entendent construire une société meilleure, où les femmes seront les égales des hommes, où des emplois seront créés et ouverts à tous, où existera la justice sociale, et où les deux fléaux que sont la torture et l'impunité seront éradiqués », a tenu à souligner l'organisation internationale. Pour se faire, elle propose aux partis et candidats tunisiens à s'aligner à un Agenda pour les droits humains qui définira les mesures concrètes à inclure dans les programmes électoraux. Cet agenda comprend des recommandations concrètes, et presse les candidats de s'engager à prévenir la torture et les autres mauvais traitements et châtiments, à faire respecter les droits économiques, sociaux et culturels consacrés par la constitution, à amender le code du statut personnel pour garantir l'égalité dans tous les aspects de la vie privée et familiale, et à concevoir une stratégie globale pour éradiquer la violence contre les femmes . Il s'agit, également, de s'engager pour appuyer des mesures législatives pour dépénaliser les délits liés à la liberté d'expression dans le droit tunisien, à réformer le système judiciaire pour garantir son indépendance et à amender la loi 52 sur l'usage de stupéfiants pour laisser davantage de discrétion aux juges en ce qui concerne la détermination des peines.