Chaque fois qu'un cas de rage animale est observé, la procédure d'urgence est immédiatement enclenchée. Au cours d'une réunion qui s'est tenue, avant-hier, au gouvernorat de Ben Arous, le gouverneur a déclaré officiellement la zone de Borj Cédria, infestée par la rage. Or, cette appellation devrait être remise en question pour plusieurs raisons. Une zone ne peut être déclarée infestée par la rage animale que si la maladie a été diagnostiquée tout récemment chez un animal contaminé par le virus. Or, le dernier cas a été déclaré, à la fin du mois d'août dans la zone de Borj Cédria. L'animal est un chien qui a été abattu par son propriétaire. C'est dans une des cités de la ville de Mornag, relevant du gouvernorat de Ben Arous, qu'un nouveau cas de rage animale a été déclaré le 26 septembre dernier. Un chien vivant dans une ferme a mordu, la semaine dernière, une petite fille qui a directement été transférée à l'hôpital régional de Ben Arous pour y être vaccinée. Après s'être rendu compte que le chien avait un comportement anormal, le propriétaire l'a abattu et a ensuite envoyé la tête à l'Institut Pasteur. Les analyses effectuées ont montré que l'animal était bien atteint de rage. «La petite fille qui a été mordue par ce chien est actuellement sous traitement, a relevé le Dr Taha Samir Marzouki, directeur régional de la santé publique de Ben Arous. Elle a été dans un premier temps suivie au sein de l'hôpital régional de Ben Arous. Elle a ensuite reçu la dose nécessaire de vaccin à l'Institut Pasteur ». Chaque fois qu'un cas de rage animale est observé, la procédure d'urgence est immédiatement enclenchée. Une réunion est tenue par la cellule régionale de lutte contre la rage au sein du gouvernorat afin de décider des mesures à prendre pour éviter des cas de contamination par la rage animale. Une équipe de vétérinaires fait du porte à porte pour contrôler l'état des animaux qui vivent à proximité du foyer infecté et éventuellement vacciner ceux qui ont été en contact avec l'animal contaminé. Une équipe de médecins de la direction des soins de santé de base (Dssb) procède à une enquête pour vérifier si des personnes ont été en contact avec l'animal malade et les mettre, le cas échéant, sous traitement préventif. Depuis le début de l'année, dix-sept cas de rage animale ont été enregistrés dans le gouvernorat de Ben Arous contre onze en 2013. «Le nombre des chiens errants a augmenté ces dernières années à cause des dépôts de déchets transitoires et parce que les déchets ménagers ne sont pas enlevés régulièrement. C'est ce qui explique qu'il y ait des cas de rage animale», a souligné le directeur régional de la santé publique du gouvernorat de Ben Arous. Afin d'interrompre le cycle de transmission et éviter la propagation du virus, des campagnes d'abattage de chiens errants sont menées par les services des collectivités locales. «70 chiens errants viennent d'être abattus », note une vétérinaire exerçant à Ben Arous. Il y a lieu de souligner que 309 cas de rage animale ont été déclarés cette année à l'échelle nationale. Trois personnes contaminées par le virus sont décédées contre six décès en 2013. «Cette année, nous prévoyons mettre sous traitement en post-exposition 42.000 personnes», conclut le docteur Ichraf Zaouia, responsable du programme de lutte contre la rage à la direction des soins de santé de base, rappelant qu'il faut vacciner les chiens domestiqués annuellement. «Le ministère de l'Agriculture se charge gratuitement de cette vaccination».