Une faible présence de l'orchestre dans les régions, une programmation entièrement occidentale et un manque de formation sont les obstacles à surmonter pour la nouvelle saison culturelle. En présence du directeur et chef d'orchestre symphonique tunisien, Hafedh Makni, et du musicien Rached Abdelkader, un point de presse a été organisé lundi dernier à la maison de la culture Ibn-Rachiq à Tunis pour annoncer la programmation de la nouvelle saison culturelle de l'orchestre symphonique tunisien. Cete rencontre avec les médias a été une occasion aux intervenants de s'arrêter sur l'histoire de la création de l'orchestre symphonique tunisien, les débuts et l'évolution au fil des années de cette institution qui fête cette année son quarante-cinquième anniversaire. C'est avec le grand musicien, le regretté Salah El Mehdi, que l'orchestre a été fondé et a connu dès lors un grand essor. Depuis, d'autres chefs d'orchestre ont pris la relève et y ont instauré des classes, des formations et des spécialités à l'instar de Jean-Paul Nicolet et Ahmed Achour qui lui a succédé durant les années 90. L'orchestre présentait alors un concert mensuel et un autre annuel dans le cadre du Festival international de musique symphonique d'El Jem, une coutume qui a duré plusieurs années. Aujourd'hui avec la nomination d'une nouvelle direction artistique et le soutien du ministère de la Culture, l'orchestre, qui souffre pourtant de quelques lacunes, prévoit de nouvelles perspectives et démarches artistiques pour le rayonnement de la culture et la promotion de cette musique raffinée en Tunisie. «Une faible présence de l'orchestre dans les régions, une programmation entièrement occidentale, un manque de formation ...sont les obstacles à franchir. Nous avons commencé à varier les styles et à présenter à chaque fois des œuvres de musiciens tunisiens. Les spectacles qu'on avait donnés au cours de ces deux dernières années en sont les meilleures illustrations. Nous avons organisé également plus d'une trentaine de spectacles à travers les régions pour élargir nos horizons. Les activités ne cessent de se multiplier et on compte restructurer l'orchestre qui n'a toujours pas de local. Le ministère de la Culture a doublé, cette année, le budget, qui reste, toutefois, insuffisant», a annoncé le directeur actuel de l'orchestre symphonique tunisien, Hafedh Makni. Quant à la nouvelle programmation l'année 2014 -2015, l'orchestre prévoit plusieurs projets et spectacles qui se répartissent comme suit : des concerts-événements qui coïncideront avec la Journée mondiale de la musique, ce soir, le 1er octobre, et qui sera dédiée cette année à la défunte Saliha. Pour le nouvel an, c'est le chef d'orchestre français Patrice Pinero qui présentera le concert. Le 14 janvier, il y aura «le concert de la révolution». Il sera dirigé par Mohamed Makni et, pour terminer, le 21 juin prochain, l'orchestre symphonique tunisien organisera un concert en plein-air pour célébrer la fête de la musique. Outre ces évènements, l'orchestre prévoit, des spectacles mensuels qui se tiendront comme d'habitude au Théâtre municipal de Tunis. Des concerts pour le jeune public à vocation pédagogique seront tenus au Théâtre municipal de Tunis et à la maison de la culture Ibn-Rachiq. Pour la décentralisation et le rayonnement culturel dans les régions, l'orchestre n'a pas oublié de programmer des concerts lyriques et de musique de chambre dans les différentes régions. Le premier aura lieu le 1er novembre et se tiendra à Bizerte. Trois grands projets réalisés par les compositeurs tunisiens, à savoir Jalloul Ayed, Mohamed Makni et Mohammed Ali Kammoun, figurent dans le programme de l'année. Ces musiciens présenteront respectivement Hannibal Barca (projet qui réunira plus de 105 musiciens maghrébins), La molécule des fous (comédie musicale satirique) et Nûbât des 24 parfums (création qui fait revivre les chansons bédouines et spirituelles).