M'hamed jaibi Alors que l'observatoire «Chahed» dénonce des irrégularités massives inacceptables nécessitant des invalidations, l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) se déclare non concernée par l'authenticité des signatures parrainant plusieurs parmi nos trop nombreux candidats à l'élection présidentielle. Et elle s'en remet à l'initiative citoyenne auprès de la justice, pour déceler les falsifications et abus, lesquels, aux yeux scandalisés de Me Amor Chétoui, avocat et député CPR, sont «passibles de 15 ans de prison». Le fait est que cette méthode de rationalisation des candidatures, qu'est le parrainage, est vraiment difficile à contrôler. Car la vérification de l'authenticité de l'acte de parrainage de dix mille électeurs pour chaque candidat, nécessiterait une administration pléthorique qui travaillerait à plein temps durant de longues semaines. Et l'Isie fait preuve de réalisme en se déclarant incompétente à ce niveau. Reste que la problématique demeure sans solution aucune. Sauf pour les cas, forcément sélectifs, décelés par les diverses cellules actives de la société civile et, sans doute aussi, par les plus perspicaces d'entre les sympathisants des autres candidats. Maintenant, s'agissant du rôle de validation incombant à l'Isie, faut-il refuser toute candidature comportant des parrainages indus, ou, tout simplement, écarter les parrains fictifs avérés ou faisant l'objet de falsification prouvée ? Le candidat à la présidentielle ayant récolté les signatures exigées par la loi, ne peut être tenu pour personnellement responsable de toute irrégularité partielle au niveau de sa liste de parrains, car cette responsabilité pénale est du ressort de la justice. Par contre, il ne pourra, en définitive, faire valoir que les signatures non remises en cause. D'où l'idée de la publication sur le site officiel de l'Isie des listings complets de plus de dix mille parrains de chaque candidat n'ayant pas bénéficié de l'appui certifié de dix députés. Une bonne idée de transparence qui a déjà fait ses preuves en permettant à la société civile de détecter les manquements flagrants. Mais une idée à creuser en donnant aux citoyens arbitres et aux autres candidats le temps nécessaire à une telle expertise citoyenne que la loi électorale n'a pas pensé à prévoir.